Test Agony, l’enfer est-il vraiment pavé de bonnes intentions ?

Attendu comme l’expérience de l’année par tous les fans de Survival Horror et de gore, le jeux vidéo Agony est enfin disponible depuis le 29 mai 2018 sur PS4, Pc et Xbox One. Kickstarter en 2016, le titre du studio Madmind a vampirisé les joueurs lors de l’E3 2017 allant même jusqu’à décrocher un contrat avec l’éditeur Koch Media. Les 9 développeurs se sont ensuite offerts une année de développement supplémentaire pour nous offrir un périple en enfer mémorable…ou pas.  

Fou ta cagoule, fou ta cagoule… pardon !!!

Avis Agony, un jeu d’horreur plus agaçant qu’angoissant

Voyage au bout de l’enfer

Si vous avez jeté un œil sur les trailers et autres vidéos, il est inutile de vous rappeler que le jeu Agony vous plonge littéralement en enfer. Rares sont les jeux qui prennent place exclusivement  dans les abimes, on se souvient essentiellement de Dante’s inferno dont la rédemption arrivera peut-être cette année. Revenons à nos boucs maléfique, Agony ne prend pas vraiment le temps d’inclure un scénario précis, votre unique objectif est de poursuivre la déesse rouge. Ne vous attendez donc pas à des récits sans fin mais on y retrouve tout de même des références à William Blake.

Quelques peintures à récolter ici et là viennent « égayer » l’ambiance générale du jeu

Une ambiance vraiment dérangeante ?

Reste le point fort du jeu sa direction artistique gore à souhait. Il est vrai que les premières heures nous font osciller entre contemplation morbide et dégout. Des murs en intestins, des portes ornées de dents géantes, de doigts qui sortent de partout et j’en passe. Malheureusement les ambiances et les décors se renouvellent très peu, l’impact s’amoindrit donc au fil des heures. La bande sonore est également particulière et organique, on a vraiment l’impression de marcher sur des os cassés, des amas de chair et autres choses peu ragoutantes. Agony mise donc toute son ambiance sur des décors gores au lieu de tabler sur une atmosphère pesante et oppressante comme dans un certains Silent Hill par exemple. Et c’est bien là toute la différence.

Je vous laisse admirer cette magnifique entrée dentée.

L’enfer c’était mieux avant

Agony peine sincèrement à proposer une expérience originale. Vous évoluez dans des niveaux souvent labyrinthiques avec des objectifs qui manquent de clarté. Il faudra la plupart du temps trouver des objets pour ouvrir des portes et ainsi progresser dans les enfers. Attention Agony, n’est pas un jeu d’action mais d’infiltration. Vous devrez vous faufiler derrière les boucs maléfiques (d’ailleurs le bestiaire du jeu manque cruellement de diversité) en retenant votre souffle. Il faudra vous cacher dans des crevasses, sous des amas d’os etc… Agony reprend des mécaniques d’Alien isolation mais malheureusement sans la même réussite. L’infiltration devient vite un calvaire surtout que les ennemis deviennent vite nombreux. De plus, les checkpoints mal pensés rendent souvent la progression fastidieuse.

Il faut retenir son souffle pour ne pas se faire voir dans Agony

Ton âme est à moi !!! NNnaaaaannn

Si vous avez le malheur de vous faire attraper par un ennemi, vous aurez le droit à une seconde chance. En effet votre âme quittera votre enveloppe corporelle et vous pourrez chercher un autre martyr à posséder. Et même des ennemis, au fil de l’aventure vous débloquerez des compétences vous permettant de prendre le contrôle de puissants ennemis.

Vous prendrez bientôt possession de ce pauvre martyr.

Les points positifs

  • Direction artistique dégoulinante et parfois dérangeante
  • Durée de vie convenable si vous avez le courage d’aller jusqu’à la fin
  • Prix convenable pour l’expérience (moins de 30euros)

Les points négatifs

  • L’infiltration plus agaçante qu‘angoissante
  • Des objectifs pas toujours clairs et souvent répétitifs
  • Scénario sans grande ambition
  • Graphiquement ça ne casse pas 3 pates à un bouc démoniaque
  • Bestiaire trop limité
  • Une multitude de bugs dont des corruptions de sauvegarde, erreur logiciel…

En enfer, méfiez-vous des moustachus.

Conclusion Agony : 10/20

Nous n’avons qu’un seul mot à la bouche : Dommage. L’idée est là, la direction artistique tient plutôt la route mais pour le reste on déchante rapidement. Lâché au bout milieu de l’enfer, on navigue d’âme en âme à la poursuite de la déesse rouge mais on tourne rapidement en rond en raison des environnements qui souvent sont pensés comme des labyrinthes. Le jeu ne fait pas peur c’est parfois même l’inverse et on s’ennuie ferme. Les mécaniques d’infiltration sont bancals, les objectifs répétitifs et finir le jeu devient vite un calvaire. Rappelons tout de même que le titre est porté par seulement 9 développeurs, la prouesse est donc admirable mais les ambitions étaient peut être trop hautes. Agony enchaine les patchs depuis quelques semaines, nous vous conseillons donc d’attendre un peu pour le tester en occasion.