Quand on repense à la fin des années 90, certaines images ressurgissent avec une force presque instantanée : les posters criards des vidéoclubs, les jaquettes VHS qui promettaient sueur et frissons, les films de série B qui se hissaient parfois au rang de phénomène culte. Anaconda, sorti en 1997, appartient sans doute à cette catégorie. Ni véritable chef-d’œuvre, ni simple nanar, le film de Luis Llosa avait su s’imposer comme un plaisir coupable : Jennifer Lopez, Ice Cube et Jon Voight affrontant un serpent géant en Amazonie, le tout filmé avec un sérieux désarmant et des effets spéciaux qui ont aujourd’hui un charme délicieusement daté.
Près de trente ans plus tard, Hollywood déterre la bête. Mais plutôt que de rejouer la carte du frisson animalier, le remake prévu pour décembre 2025 prend tout le monde à contre-pied. Aux commandes, Tom Gormican (The Unbearable Weight of Massive Talent), qui a décidé de faire de ce retour un exercice méta, parodique et volontairement grotesque. Un pari osé, porté par un casting mené par Jack Black et Paul Rudd, qui divise déjà les fans entre curiosité et consternation.
De la terreur moite à la comédie absurde
L’original Anaconda reposait sur une mécanique simple : un groupe de documentaristes s’aventurant sur l’Amazone tombait sur un prédateur démesuré, incarnation d’une nature hostile et incontrôlable. Le film flirtait avec l’horreur animale, multipliant les scènes de tension et de jump scares, même si la critique n’y voyait souvent qu’un blockbuster opportuniste surfant sur la vague des Jaws-like.
La nouvelle version, elle, change complètement de registre. Le pitch : deux amis d’enfance, Doug et Griff, décidés à recréer leur film préféré des années 90, se lancent dans une expédition Amazonienne pour tourner leur propre version d’Anaconda. Évidemment, ce qui devait rester une farce entre copains prend une tournure cauchemardesque lorsqu’une véritable anaconda croise leur chemin. Entre mise en abyme et humour potache, le film joue volontairement sur le décalage entre la peur attendue et la bouffonnerie assumée.
En clair, Anaconda (2025) ne cherche pas à nous faire trembler comme son prédécesseur, mais à rire de nos souvenirs de frissons bon marché.
Un casting qui annonce la couleur
Le choix des acteurs en dit long sur l’intention du projet. Jack Black, habitué à jongler entre comédie loufoque et clins d’œil geeks, incarne l’un des deux passionnés d’horreur en quête de leur remake sauvage. À ses côtés, Paul Rudd, dont l’humour pince-sans-rire a déjà séduit des millions de spectateurs dans Ant-Man, joue son comparse.
Le duo est rejoint par Thandiwe Newton (Westworld), Steve Zahn (Treme), Daniela Melchior (The Suicide Squad) et Selton Mello, figure du cinéma brésilien. Un casting volontairement hétéroclite, capable de passer du pastiche à la tension dramatique en une scène.
À eux seuls, Jack Black et Paul Rudd suffisent à annoncer la tonalité : impossible d’imaginer un retour aux sources horrifiques avec de tels visages. On se prépare davantage à une confrontation pleine de gags, d’improvisations et de second degré assumé.
L’héritage culte d’un film mal aimé
Pourquoi revenir sur Anaconda aujourd’hui ? Après tout, le film de 1997 n’a jamais joui d’un prestige critique. Il est souvent cité comme un exemple de « so bad it’s good », apprécié pour ses excès et son kitsch involontaire. Mais c’est justement cet héritage qui nourrit le projet 2025.
Plutôt que de prétendre réhabiliter l’œuvre originale, le remake joue la carte de la nostalgie décalée. On ne cherche pas à refaire peur, mais à rappeler aux spectateurs ce qu’ils ressentaient adolescents devant ce serpent en CGI un peu trop brillant, ou face au cabotinage outrancier de Jon Voight.
C’est là que le film pourrait trouver son public : dans cette génération qui a grandi avec les nanars de vidéoclub, qui a ri autant qu’elle a tremblé devant ces productions imparfaites.
Une sortie programmée pour Noël 2025
La date peut surprendre : Anaconda (2025) est attendu pour le 25 décembre aux États-Unis. Sortir un film de serpent géant le jour de Noël peut sembler saugrenu, mais c’est aussi un signe de confiance : Sony Pictures et Columbia espèrent sans doute profiter de la période des fêtes pour attirer un public en quête de divertissement décomplexé.
Le tournage s’est déroulé en Australie, sur la Gold Coast, avec des décors censés recréer l’Amazonie moite et dangereuse. Après plusieurs semaines de prises de vue, le film est désormais en post-production, et les premières images teasées laissent deviner un serpent numérique plus réaliste, mais toujours volontairement exagéré.
Un pari risqué qui divise déjà
Depuis l’annonce du projet, les réactions sont contrastées. D’un côté, certains cinéphiles saluent l’idée de détourner un film culte vers la comédie méta, plutôt que d’en livrer un remake paresseux et sans saveur. De l’autre, les puristes de l’horreur animale crient à la trahison, regrettant que Hollywood tourne en dérision un genre déjà trop rare sur grand écran.
Sur les réseaux sociaux, le débat est vif. Les bandes-annonces ne sont pas encore sorties, mais les premières interviews de Jack Black ont confirmé le ton : « Oui, ça va être drôle, mais je vous assure, il y aura des scènes vraiment effrayantes. » Un mélange difficile à réussir, qui pourrait faire basculer le film soit dans le plaisir coupable assumé, soit dans le fiasco total.
Et si la clé était dans l’autodérision ?
Le pari de Anaconda (2025) est peut-être plus malin qu’il n’y paraît. Dans une époque où les blockbusters horrifiques peinent parfois à se renouveler, où les franchises sont recyclées à outrance, cette relecture parodique pourrait séduire un public lassé des reboots « sérieux ».
Après tout, Scream avait déjà introduit la méta-horreur en 1996. Ici, il s’agit d’aller encore plus loin : transformer un film culte bancal en matière première pour une comédie consciente de sa propre absurdité. Jack Black et Paul Rudd sont sans doute les seuls acteurs capables d’assumer un tel grand écart.

Conclusion : entre serpent de mer et coup de poker
Le retour d’Anaconda illustre parfaitement les contradictions du Hollywood contemporain : incapable de se passer de ses vieilles licences, mais obligé de les réinventer pour surprendre. Faire de ce serpent géant une farce grotesque et méta, c’est un pari à haut risque. Mais si le film réussit son mélange, il pourrait bien devenir à son tour un objet culte, à la croisée des genres.
En attendant, le serpent dort encore, tapi dans la post-production. Rendez-vous à Noël 2025 pour savoir si Jack Black et Paul Rudd ont réussi à dompter la bête… ou si le remake rejoindra la longue liste des projets qui auraient dû rester au fond du marécage.
FAQ sur le remake d’Anaconda (2025)
Quand sort le remake d’Anaconda ?
Le nouveau film Anaconda est attendu pour le 25 décembre 2025 aux États-Unis. Aucune date précise n’a encore été confirmée pour la France, mais une sortie début 2026 semble probable.
Qui joue dans le remake d’Anaconda ?
Le casting réunit notamment Jack Black, Paul Rudd, Thandiwe Newton, Steve Zahn et Daniela Melchior. Ce mélange d’acteurs comiques et dramatiques confirme le ton méta-parodique du projet.
Est-ce un remake fidèle au film original de 1997 ?
Pas vraiment. Plutôt qu’un simple reboot horrifique, Anaconda (2025) se présente comme une comédie méta : deux amis décident de recréer leur film culte, mais se retrouvent confrontés à une vraie anaconda. Le film mélange humour grotesque et quelques scènes de tension.
Pourquoi le remake d’Anaconda divise-t-il déjà ?
Les fans de l’original espéraient un vrai retour à l’horreur animale, tandis que d’autres apprécient l’idée d’assumer le kitsch et la parodie. Ce virage comique avec Jack Black et Paul Rudd intrigue autant qu’il inquiète, créant déjà un débat animé sur les réseaux sociaux.
Et avant de vous aventurer dans ce remake parodique qui fait déjà débat, replongeons-nous dans l’essence brute de 1997 : voici la bande-annonce du film original, véritable madeleine de sueur et de frissons.