Avec plus de 20 ans d’expérience, Quantic Dream nous livre aujourd’hui son cinquième jeu : Detroit Become Human. Est-il encore nécessaire de présenter le studio parisien ainsi que son fondateur David Cage ? Créateur de jeux vidéo cultes comme The Nomad Soul, Fahrenheit, Heavy Rain et plus récemment Beyond Two Souls qui n’avait pas réussi à convaincre l’ensemble des joueurs. Autant dire que le studio joue gros avec Detroit : Become Human, un titre d’anticipation que les fans attendent de pieds fermes depuis plusieurs années. Disponible depuis le 25 mai 2018, Detroit Become Human est une exclusivité PS4.
Test Detroit Become Human, une expérience unique
3 pour le prix d’un
Comme son nom l’indique l’histoire de Detroit Become Human prend place dans les rues de Détroit. Nous sommes en 2038, un futur pas si lointain puisqu’à peine deux petites décennies nous séparent de la vision dépeinte par David Cage. Vous incarnez tour à tour trois androïdes, Kara un modèle domestique attribué aux tâches ménagères au sein d’une famille « modeste » dont le père est au chômage à cause des machines. Markus interprété par l’acteur Jesse Williams occupe une fonction d’aide à domicile auprès d’un artiste peintre riche. Il évolue donc dans un milieu bien plus aisé. Enfin Connor se révèle être le modèle le plus sophistiqué, un androïde CyberLife au sein même de la Police de Détroit, il se heurtera régulièrement à l’hostilité de ses coéquipiers humains mais également comparses robotiques puisque sa mission principale et de traquer les déviants. Bien évidemment les trois scénarios vont rapidement se heurter à des situations difficiles dont vous serez les seuls à décider de l’issue. Nous ne vous en dirons pas plus pour éviter le spoil.
Detroit Become Human: Un découpage à la Netflix
Le jeu Detroit Become Human alterne entre les trois personnages principaux par le biais de chapitre assez court (entre 10 et 30 minutes généralement). Ce choix permet d’osciller régulièrement entre les histoires et les lieux, une manière intelligente de proposer un rythme haletant aux joueurs et le garder en haleine. En effet, difficile de lâcher la manette tant vous aurez envie de découvrir la suite des aventures de votre androïde préféré. Des formats courts qui s’enchainent rapidement, cela ferait presque penser à du Netflix.
L’arborescence de Detroit Become Human
A la fin de chaque chapitre, le jeu vous proposera de revenir sur vos choix par le biais d’une arborescence. Celle-ci vous permet de visualiser certains pans manquants et parfois même révéler des dénouements que vous n’aurez jamais soupçonnés. Rassurez-vous tout de même, cela ne révélera qu’une case grisée, il faudra rejouer le chapitre plusieurs fois pour connaitre toutes les issues possibles. Autant dire tout de suite que la durée de vie de ce Detroit Become Human est conséquente. Il est intéressant de noter que ‘l’arborescence est accessible à tout moment en pressant la touche start, mais je vous conseille tout de même que faire un premier run sans vous en soucier afin de ne pas fausser votre expérience de jeu. Il sera toujours possible de refaire chaque chapitre individuellement ensuite pour connaitre toutes les possibilités.
Des choix difficiles
Detroit Become Human nous place régulièrement face à des choix cruciaux dont on n’imagine pas immédiatement l’impact. Les choix moraux sont également difficiles à faire, faut-il voler pour aider, prendre une vie pour en sauver une autre. Autant de dilemmes déchirants d’un point de vue humain et encore plus perturbants lorsqu’ils sont vécus par un androïde car on ressent la prise de conscience de ce dernier. Les choix que vous allez faire impact certes le chapitre en cours mais aussi la globalité de l’histoire en débloquant parfois des pans entiers de scénario.
David fait son cinéma
David Cage est un amoureux du cinéma est ça transpire à travers ce nouveau titre. Les références aux films de science-fiction sont nombreuses : I,robot bien évidemment, Matrix, Terminator et plus encore. Mais Detroit Become Human puise également son esthétique dans d’autres genres comme l’excellent Seven de David Fincher. De plus, le jeu est littéralement pensé comme une expérience cinématographique et aucun plan n’est laissé au hasard. D’ailleurs vous pouvez également jouer les apprentis réalisateurs en modifiant l’angle de la caméra à tout moment avec la touche R1. De quoi renforcer l’immersion et l’implication du jour.
Les points forts
- Visuellement renversant
- Son scénario captivant
- La mise en scène cinématographique à souhait
- Bande son somptueuse
- Doublage français parfait
- Une réelle implication du joueur dans les choix proposés
- L’arborescence accessible à tout moment pour entrevoir les différents embranchements possibles
Les points faibles
- Quelques petits soucis de maniabilité parfois
Conclusion 18/20
Impossible de rester insensible face aux destins de ces trois personnages que sont Kara, Connor et Markus tant l’émotion et l’impact de nos choix est palpable. La dernière œuvre de David Cage nous plonge directement dans un futur d’anticipation, loin d’être irréaliste bien au contraire puisque le scénario s’appuie régulièrement sur des faits actuels bien concrets. Visuellement, Detroit Become Human distribue claque sur claque avec une esthétique à vous couper le souffle que ce soit de jour comme de nuit. La pluie, la boue, les gyrophares de Police, la lumière sont autant d’éléments que le studio Quantic Dream utilise pour sublimer une mise en scène qui n’a rien à envier aux plus grands films. Le tout est enrobé par une bande son magistrale aussi bien au niveau des musiques que des effets sonores et d’un doublage français sans aucune fausse note. Plus qu’un jeu, plus qu’un film, Detroit Become Human est une réelle expérience capable de bouleverser vos convictions.