Sorti dans nos salles obscures le 29 mars 2017, l’adaptation cinématographique de Ghost in the Shell signée Rupert Sanders est disponible chez nous en DVD et Blu Ray depuis le 31 juillet 2017. Ce film, 100% made in USA nous immerge dans une vision futuriste entre transhumanisme et piratage cybernétique. Le film de Sanders est-il un véritable hommage à l’anime original ? Peut-il nous séduire et nous interroger sur notre société à venir ? On en parle dans notre critique du film Ghost in the shell.
Notre avis sur l’adaptation cinématographique du film d’animation culte Ghost in the Shell
Un film d’animation culte
Célèbre animé des années 90, Ghost in the shell a su marqué toute une génération en soulevant des thématiques et des interrogations fortes auprès de ses spectateurs, tout comme un certains Akira dans les années 80. Visionnaire et totalement précurseur pour son époque, l’œuvre de Mamoru Oshii nous parlé déjà de piratage informatique, d’implants cybernétiques et autres joyeusetés de ce genre. Il était donc osé pour le réalisateur britannique Rupert Sanders de se frotter à un tel monument de la culture japonaise sans s’attirer les foudres des fans de la série.
https://www.youtube.com/watch?v=laqZ2hu7Wq8
Un film visuellement époustouflant
Commençons par les points forts du film, son esthétique et sa direction artistique. Certes Sanders l’empreinte en grande partie à l’œuvre de Mamoru Oshii mais en la sublimant de sa British Touch. On retrouve donc une ville futuriste aux milles couleurs envahit par les hologrammes publicitaires. Sur ce point le réalisateur signe presque un sans-faute, oui le film est beau, il est même magnifique. Nous avons visionné le Blu Ray du film sur un écran 4K incurvé et l’immersion est juste exceptionnelle. Les effets spéciaux sont eux aussi à la hauteur et plus encore comme cette scène ou le major traverse une vitre ou bien encore l’introduction avec l’implantation d’un cerveau dans un corps cybernétique. On a parfois du mal à discerner si on est dans un film d’animation ou un film totu court tant les effets sont réussis.
Des scènes cultes
Nous ne ferons pas l’affront aux fans de la première heure de l’œuvre de Mamoru en comparant les deux films et le respect de son univers. Nous sommes dans une « adaptation » cinématographique, ce qui signifie que le réalisateur semble avoir le droit d’adapter certains passages en fonction de sa lecture de l’animation originale. Néanmoins on retrouve de nombreuses scènes iconiques et emblématiques. On citera le combat final contre le spider tank, le combat dans l’eau, la geisha, et même cette célèbre chute le long d’un building tout en actionnant son camouflage optique.
Scarlette Johansson en major ça donne quoi ?
Pour être honnête avec vous, je pense que le film aurait eu plus d’impact sur le téléspectateur avec une actrice moins connu. Inconsciemment je ne peux m’empêcher d’associer Scarlette Johansson à la veuve noire des Avengers surtout que dans Ghost in the shell c’est aussi une redoutable arme surentrainée et froide au premier abord. Le jeu d’actrice reste correct mais sans plus, le major aurait pu être porté différemment avec un meilleur casting. Pour le reste on retrouve Pilou Asbæk, notre oncle Greyjoy préféré dans Game of thrones qui endosse le rôle de Batou même si un acteur plus âgé collerait mieux. Juliette binoche en Dr. Ouelet, bon pourquoi pas mais ça sonne vide. Et enfin Takeshi Kitano, qui finalement est le seul à apporter quelque chose au film par sa prestance. Côté distribution on sent clairement la volonté d’introduire une star iconique en la personne de Scarlett Johansson pour attirer le grand public et c’est dommage.
Une sensation de vide et de rien
On va donc finir par le gros point négatif du film Ghost in the shell, il ne suscite par l’intérêt et clairement on s’ennuie. Oui c’est beau, c’est même magnifique, oui le sujet est intéressant mais Sanders n’est pas parvenu à nous captiver avec tant il ne fait que l’effleurer en surface. Il n’y a pas de réel enjeu, de profonds questionnements sur le transhumanisme, la société futuriste, le piratage cybernétique. Aucune prise de risque, aucune prise de position, one ne ressent pas le malaise, le doute, la crainte, la mystification… tout comme on pourrait le ressentir dans Matrix ou bien encore Blade Runner. On ne retient finalement de ce ghost in the shell que les scènes emblématiques de l’animé et c’est tout. Paradoxalement, Ghost in the shell est un film sans âme.
Contenu du Blu Ray Ghost in the shell
Vous retrouverez dans les bonus de Ghost in the shell plusieurs documentaires, interviews… sur la « section 9 : les cyber-protecteurs » mais aussi « Humanité sous-jacente » qui explique La réalisation de Ghost in the Shell et « Homme et machine » qui retrace la philosophie des ghosts.
Pour conclure brièvement, le film Ghost in the shell de Rupert Sanders est une prouesse technique notamment au niveau des plans, des effets spéciaux et même de la bande son. Cependant le film manque cruellement de fond, de conviction et de questionnement sur des sujets pourtant intéressants. Une pure production hollywoodienne séduisante mais sans saveur.