Capcom Fighting Collection 2 : pourquoi les fans de baston l'attendaient comme le messie ?

cover du jeux vidéo Capcom Fighting Collection 2

Capcom Fighting Collection 2 : La résurrection explosive de l’arcade que vous n’attendiez plus

Il y a des jours comme ça où l’on rallume une vieille console et, sans prévenir, un flashback nous cueille en plein cœur. L’odeur de la borne d’arcade, les doigts crispés sur les sticks, le hurlement des KO retentissants dans une salle enfumée. C’est ce genre de souvenirs que Capcom Fighting Collection 2 ressuscite avec un sens du timing presque chirurgical. 

Sortie en mai 2025, cette compilation remet sur le devant de la scène huit titres mythiques du catalogue Capcom. Une aubaine pour les fans de jeux de combat old-school comme pour les curieux de la nouvelle génération, qui n’ont jamais mis la main sur un Power Stone ou un Capcom vs SNK 2 dans leur version d’origine. 

Mais pourquoi cette collection fait-elle autant de bruit sur les réseaux et dans les forums spécialisés ? Est-ce simplement la nostalgie qui parle, ou Capcom a-t-il su injecter suffisamment d’ADN moderne pour séduire au-delà des vétérans ? Spoiler : les deux. Et bien plus encore.

Une sélection de jeux qui sent la sueur des salles d’arcade

La première chose qui frappe avec Capcom Fighting Collection 2, c’est cette sélection aux petits oignons. On ne parle pas ici d’un alignement paresseux de licences usées jusqu’à la moelle, mais d’un choix pointu, presque militant, dans la manière de revisiter l’histoire du jeu de baston. On retrouve des perles comme Plasma Sword: Nightmare of Bilstein, Cyberbots: Full Metal Madness, Star Gladiator, Project Justice ou encore Rival Schools Evolution. Des titres qui, chacun à leur manière, ont marqué la fin des années 90 et le début des années 2000.

Imaginez relancer Rival Schools sur un écran OLED, stick arcade à la main, et redécouvrir le plaisir de ces combats dynamiques, de ces transitions scénaristiques dignes d’un anime shonen, de ces finish moves exagérés à souhait. Il ne s’agit pas seulement de jouer, mais de revivre une époque où chaque personnage était un emblème, chaque arène une madeleine de Proust.

Et le travail de restauration est bluffant. Capcom ne s’est pas contenté d’un simple portage : les jeux tournent comme des horloges suisses, les filtres graphiques sont élégants sans trahir l’esprit d’origine, et les menus respirent l’amour du détail. Ajoutez à cela des galeries d’art, des OST remastérisées, et vous obtenez un véritable musée interactif du versus fighting.

Quand le passé s’invite dans le salon : une intégration naturelle au quotidien

Là où la Capcom Fighting Collection 2 tire son épingle du jeu, c’est dans sa capacité à s’insérer dans notre quotidien de gamer moderne. Finies les longues soirées à galérer pour faire tourner un émulateur ou paramétrer un stick compatible. Ici, tout est plug & play, que vous soyez sur Switch, PS5, Xbox Series ou PC. Et ça change tout.

Prenons le cas de Marc, père de deux enfants, trentenaire biberonné à la Dreamcast, qui n’a plus le temps de lancer des sessions de trois heures sur un Soulslike. Il peut ici enchaîner deux ou trois combats sur Cyberbots en attendant que le plat du four soit prêt, tout en initiant ses enfants à un pan entier de l’histoire vidéoludique. Il redécouvre le plaisir immédiat, sans grind, sans lootboxes, sans mises à jour envahissantes. Juste du fun brut, du gameplay à l’ancienne, immédiat, gratifiant.

Et ce plaisir est contagieux. La collection est pensée pour être partagée. Le multijoueur en ligne — stable, fluide, avec rollback netcode — permet des duels entre potes comme au bon vieux temps, sans les frustrations techniques des consoles d’antan. Les soirées pizza-manette retrouvent un sens. On discute, on se chambre, on ressort les vieilles rivalités d’ado… et on se rend compte que certains réflexes ne sont jamais vraiment partis.

Plus qu’une collection, une lettre d’amour à une époque oubliée

Là où Capcom Fighting Collection 2 dépasse le simple hommage, c’est dans son approche quasi curatoriale. Le choix des jeux n’est pas motivé uniquement par la nostalgie ou la notoriété, mais par une volonté de transmission. C’est comme si Capcom nous disait : “Voici ce que nous avons été, et ce que vous avez aimé. Redécouvrons-le ensemble, proprement, sans artifice.”

Et ça fonctionne. Le joueur d’aujourd’hui, même s’il n’a jamais touché à Project Justice, peut y trouver un gameplay riche, des mécaniques précises, un équilibre étonnamment moderne. Ce n’est pas juste une plongée dans le passé : c’est une redécouverte sous un jour nouveau.

Face à la concurrence : que vaut vraiment cette collection ?

Bien sûr, ce type de compilation n’est pas une idée neuve. SNK, Namco, et même Capcom avec sa précédente collection avaient déjà exploré ce terrain. Mais là où d’autres se contentent souvent du minimum syndical, Capcom Fighting Collection 2 fait le pari de la profondeur. Pas en quantité, mais en qualité. Là où la NeoGeo Pocket Color Selection joue la carte du mignon et de l’exotique, ici on est dans l’arcade pur jus, nerveux, explosif. Là où la Street Fighter 30th Anniversary Collection brillait par son encyclopédisme, CFC2 joue la carte de la niche, de la passion, du culte.

On sent une ligne éditoriale forte, presque un manifeste. Capcom aurait pu surfer sur ses best-sellers (encore et encore), mais a préféré remettre en avant des jeux injustement oubliés. Ce n’est pas une collection pour tout le monde. C’est une déclaration d’amour pour une communauté précise, exigeante, passionnée. Et cette prise de risque force le respect.

Les limites d’un bijou rétro : quand la nostalgie a ses défauts

Cela dit, il serait malhonnête de dresser un portrait trop parfait de cette compilation. Certaines limitations sautent aux yeux, surtout si l’on sort un instant du cadre du fan absolu.

D’abord, l’absence de certains titres majeurs peut surprendre. Pas de Power Stone, pas de Marvel vs Capcom, pas de Darkstalkers 3 (déjà inclus dans la première collection, certes). On comprend la volonté de ne pas faire doublon, mais cela laisse une petite frustration.

Ensuite, même si l’interface est globalement réussie, elle reste parfois un peu rigide, notamment pour ceux qui espèrent des options plus modernes comme la sauvegarde instantanée, les rembobinages ou la personnalisation fine des contrôles par jeu. Tout n’est pas aussi souple qu’on pourrait le souhaiter.

Enfin, si le netcode est solide, le matchmaking reste basique. Il manque un système de classement évolutif ou de ligue qui pousserait davantage à la rejouabilité en ligne. L’aspect compétitif aurait mérité un peu plus d’ambition.

Vers l’avenir : et si cette collection n’était que le début ?

Mais au-delà de ces réserves, Capcom Fighting Collection 2 ouvre surtout une porte. Celle d’un futur où les éditeurs prennent enfin au sérieux leur propre héritage. Où les trésors du passé ne sont plus relégués à l’émulation sauvage ou aux reboots douteux, mais restaurés, mis en valeur, célébrés.

On imagine déjà une Collection 3 qui viendrait compléter le panorama, peut-être centrée sur la 3D, ou encore une collection “obscure” dédiée aux prototypes et jeux jamais sortis hors du Japon. Pourquoi pas un mode histoire réinventé, une narration transversale, des contenus croisés avec des séries animées ou des BD ? Le potentiel est immense, et Capcom semble avoir retrouvé l’appétit de cette époque bénie où chaque sortie était un événement.

Et si ce modèle fonctionne, d’autres éditeurs suivront. On pourrait rêver d’une Konami Beat’em Up Collection 2, d’une Namco Soul Chronicle, ou d’une Sega Duel Collection. Le marché est là, l’envie aussi. Reste à transformer l’essai.

Les points forts de Capcom Fighting Collection 2

  • Sélection de jeux pertinente et passionnée : Le choix des titres est ciblé, mettant en avant des jeux cultes mais souvent oubliés, ce qui montre une vraie volonté de célébrer une niche précise plutôt que de miser sur les hits trop évidents.

  • Qualité de la restauration technique : Le portage est soigné, avec des jeux fluides, des filtres graphiques bien dosés et une interface détaillée mais élégante, ce qui rehausse l’expérience rétro sans la dénaturer.

  • Accessibilité plug & play : La collection est facile à prendre en main sur plusieurs plateformes modernes, rendant le jeu rétro immédiat et agréable, notamment pour un public qui n’a pas le temps de bidouiller des émulateurs.

  • Multijoueur en ligne stable avec rollback netcode : La présence d’un netcode performant pour les duels en ligne est un vrai plus qui modernise l’expérience tout en restant fidèle à l’esprit arcade.

Les points faibles de Capcom Fighting Collection 2

  • Absence de certains jeux majeurs 

  • Interface parfois rigide : Manque d’options modernes attendues comme la sauvegarde instantanée, le rembobinage ou une personnalisation fine des contrôles, ce qui peut décevoir les joueurs habitués aux standards actuels.

  • Matchmaking en ligne basique : Le système de matchmaking est fonctionnel mais simpliste, sans modes compétitifs avancés, classements ou ligues, ce qui réduit la rejouabilité à long terme pour les joueurs compétitifs.

Verdict Capcom Fighting Collection 2 : pour qui est cette collection ?

Capcom Fighting Collection 2 n’est pas un produit grand public. C’est une œuvre de passionnés pour des passionnés. Un objet vidéoludique à la croisée des chemins entre musée interactif, boîte à souvenirs et terrain d’entraînement old-school.

Si vous êtes un vétéran de l’ère Dreamcast, un amateur d’arcade ou simplement curieux de découvrir ce que le jeu de combat proposait avant les saisons, les battle pass et les mises à jour permanentes, foncez. Si vous cherchez une expérience compétitive moderne, vous y trouverez une belle initiation, mais peut-être pas de quoi remplacer Street Fighter 6.

Mais dans tous les cas, prenez une manette, lancez un combat, et laissez-vous emporter. Vous verrez : la magie opère encore.

Note Capcom Fighting Collection 2 : Une expérience rétro aboutie, presque sans failles
Capcom Fighting Collection 2 90%