Quoi ??? Zenimax sort un elder scrolls online ? Une annonce qui avait de quoi réveiller les draughs endormis ainsi que les fans de la licence qui n’attendaient sûrement pas un successeur en ligne à un Skyrim devenu rapidement culte auprès des amateurs de rpg. Un portage en mmorpg aurait pourtant de quoi faire peur aux puristes car il est souvent le signe d’un manque d’apport. A noter que le jeu vient de modifier son modéle économique, autrefois jouable avec un système d’abonnement, il est aujourd’hui disponible avec un achat unique. Depuis le 09 juin, le jeu est également disponible sur nos bonnes vieilles consoles, les possesseurs de PS4 et de Xbox ONE pourront donc arpenter les terres de Tamriel.
Un scénario qui ne surprend pas
Vous vous réveillez dans une situation familière : celle du prisonnier qui saisit sa chance pour s’évader et aller gambader librement dans Tamriel. Le reste du scénario reste un peu bateau, et vous êtes comme d’habitude le seul capable de sauver le monde de sa destruction : normal, quoi.
Quelques choix sont disponibles lors des conversations mais restent peu effectifs. Si les quêtes sont bien écrites et le système de messagers permet d’éviter les interminables allers retours au village, la redondance des thèmes (massacre de sectes ou de monstres débarqués par celles-ci) et des PNJ nuit au réalisme du monde. Tous les habitants semblent courir un grand danger et on s’en lasserait presque.
Joli mais peu pratique
On débarque dans l’aventure avec étonnement, découvrant un affichage tête haute et une interface très similaires à ceux du précédent titre du studio ; et si certains apprécient la simplicité de ces derniers, d’autres leur reprochent leur manque de précision. En effet : pas de mini-map ni de dps affiché, ce qui peut perturber les amateurs de mmorpg (particulièrement gênant à haut niveau).
Heureusement, une communauté active apporte son lot de mods pour pallier à l’impraticabilité de l’interface, ce qui ravit les possesseurs de PC et leur attire la jalousie des joueurs sur consoles ; ces derniers jouissant cependant d’un gameplay à la manette mieux optimisés (le PC n’empêchant pas le port de la manette !). Au niveau graphique, c’est beau pour un mmo et ça fait plaisir de retrouver l’univers qui semble quand même un peu recyclé. Quant à la bande son, rien à dire ! L’ambiance est parfaitement transmise et les musiques épiques s’enchaînent.
Un système revisité
Passé ceci les habitués de la licence s’y retrouvent vite : le système de leveling est fidèle à la série et on peut lui reprocher son manque de personnalisation malgré plusieurs possibilités d’évolution. En effet les 3 jauges habituelles (endurance, vigueur et mana), auxquelles on attribue un point par niveau ne manquent pas à l’appel et les compétences augmentant selon leur utilisation non plus. Gros changement cependant : l’introduction de 5 capacités et d’un « ulti » constitue une des rares concessions au genre mmo, et qui est très bien accueillie car permettant un renouvellement du gameplay autrement ennuyeux.
Quelques capacités spéciales plutôt fun (comme la transformation en vampire ou en loup garou) resteront anecdotiques, mais seront aussi complétées par des pouvoirs passifs (ou non) octroyés par les guildes ainsi que certaines quêtes et objets. Le plaisir du combat est présent, et tabasser du monstre reste bien jouissif, surtout au combat rapproché : une charge magique suivie d’un coup de masse dans le crâne d’un gobelin procure une immense satisfaction. Le choix de l’arsenal ne dépaysera personne mais chaque arme fait ressentir la différence par sa maniabilité et ses bruitages uniques, et permet donc une bonne rejouabilité.
Un skyrim online ?
Une difficulté assez élevée en solo vous incite à trouver des petits camarades rapidement, ce qui n’est finalement pas si mal, d’autant plus que le jeu table beaucoup sur le jeu de groupe. Que cela fait plaisir de retrouver un mmo où chacun possède un rôle bien défini et qui permet une vraie sensation de synergie en donjons, même si ceux-ci ne sont pas toujours aussi impressionnants qu’on pourrait l’espérer.
De plus, une utilisation excessive du phasing (procédé qui permet de modifier ce qu’un joueur voit dans le monde sans pour autant influencer ce qu’il se passe sur l’écran de ses voisins), ainsi que certains bugs de quêtes et de hubs de donjons rendent la progression difficile en groupe.
Les monstres ne suffisent pas
Autre point nécessaire dans un mmorpg : le PvP, qui prendra place dans Cyrodill, dont se rappelleront certains nostalgiques. Celui se présente sous forme de monde contre monde bien connu des joueurs de Guild Wars 2, avec des forts et autres bâtiments de production à prendre à l’aide d’engins de siège. Ces combats se déroulent entre 3 factions et résultent souvent en combats de « bus » ou « zerg », des grands groupes se déplaçant ensemble rendant les petits groupes ennemis futiles.
Le système a fait ses preuves, mais certains déplorent le manque de champs de batailles à échelle humaine, plus portés sur l’optimisation du personnage individuel que sur l’organisation tactique d’un grand groupe de joueurs. On aurait aussi apprécié un PvP sauvage (… non ?) ou du moins un choix de serveur PvP/PvE plutôt commun dans les mmorpg, remplacé par un système de mégaserveur européen qui, même s’il permet un resserrement certain des liens avec nos voisins de l’UE (ben oui quand même !) manque de hubs classés par langage.
Points positifs
- Gameplay simple à prendre en main et satisfaisant
- Dynamique de groupe très travaillée
- Un univers fidèle à la série
- Des quêtes bien réalisées
- Une communauté active
Points négatifs
- Gameplay un peu brouillon
- Interface inadaptée
- Monde peu chaleureux
- Pvp basique
Conclusion
The Elder Scrolls Online s’essaie au massivement multijoueur, et l’expérience est plutôt plaisante : l’univers est bien retranscrit, la progression du personnage, bien que lente, reste intéressante, les quêtes sont bien réalisées et le combat de groupe prend une importance toute particulière car tout le monde se tient à son rôle. Le titre souffre cependant d’une interface très mal adaptée à sa condition de mmo ainsi que d’une ambiance plutôt vide, accrue par des problèmes de groupes tels que le phasing ou le partage de quête. Au final Zenimax réussit plutôt bien son pari en rafraichissant le genre, et si l’abonnement avait de quoi repousser certains joueurs, le jeu est maintenant à prix plus attractif.
Note globale : 14/20
Test réalisé par Théo
