Test de The Evil Within : Le nouveau survival Horror de Shinji Mikami, digne héritier de Resident Evil ?

Après les derniers volets décevants de la série Résident Evil nous attendions avec impatience un nouveau Survival Horror digne de ce nom. En attendant que Guillermo Del Toro et Hideo Kojima peaufinent le prochain Silent Hills plongeons-nous dans le très attendu The Evil Within, la nouvelle création de Shinji Mikami.

Un pied dans le cinéma d’horreur

Si vous aimez cette ambiance glauque où les cadavres pourrissent un peu partout et où de nombreux objets dérangeants traînent ici et là comme des poupées d’enfants, des mannequins, des chaises roulantes et j’en passe alors The Evil Within est fait pour vous. Vous traverserez des lieux propices et classiques à l’horreur comme un hôpital psychiatrique, un village abandonné, une église, des catacombes… Le jeu gère à la perfection cette atmosphère propre aux films d’épouvantes cependant il reste bien moins angoissant qu’un bon vieux Silent Hill et moins malsain qu’Outlast, le titre s’en sort tout de même avec les honneurs en nous offrant une atmosphère dérangeante avec des effets de particules, des filtres et des textures qui renforcent la peur du joueur.

Un peu de si un peu de ça

On ressent bien évidemment de nombreuses influences du genre comme le fait de lancer des bouteilles pour divertir les ennemis comme dans The last of us, d’ailleurs certains ennemis ressemblent étrangement à des infectés. Difficile de ne pas voir des similitudes avec Outlast (les planques…), Silent Hill (les décors), F.E.A.R, Condemned et bien évidemment Resident Evil. Le titre de Mikami parvient tout de même à mixer tout ça brillement et à nous offrir un titre qui tient la route. Le cinéma d’horreur a également fortement influencé le jeu notamment au niveau des boss, de la tronçonneuse à la chevelure d’un noir foncé de la femme araignée. A noter également certains pièges qui rappellent ceux de Saw et les traditionnelles énigmes récurrentes dans les Survival Horror. Rassurez-vous vos méninges ne risquent pas la surchauffe, il s’agit plutôt d’un prétexte pour poser un peu le jeu et le joueur.

Des phases d’action frustrantes

The Evil Within est également porté sur l’action comme bon nombre de survival Horror actuel. Votre héros se trimbale donc avec une belle panoplie d’armes : fusil à pompe, sniper, grenade et surtout une arbalète dévastatrice avec des munitions variées : flèches harpons, explosives, électriques, inflammables, empoisonnées… La partie action n’est pas aussi intense que dans les derniers Resident Evil, heureusement d’ailleurs, mais elle se rapproche plutôt de celle du quatrième opus sorti en 2007 et mettant en scène Léon S.Kennedy, par contre elle manque cruellement de finition. Le premier mauvais point revient à la visée qui est totalement foireuse, qu’il n’y est aucun viseur ni aucun point rouge on veut bien l’accepter mais il y a une véritable absence de précision. Même en étant en face de l’ennemi il n’est pas rare que la balle aille se loger dans le mur, du coup il faut miser sur la visée automatique du moins quand elle daigne se déclencher et ça ce n’est pas gagné. Pour assurer votre tir et donc ne pas gâcher vos munitions il faudra être au plus près de l’ennemi dont les attaques sont presque inévitables une fois amorcées tellement le temps de latence de votre personnage est lent, ce qui mettra vos nerfs à rude épreuve. Pour éviter le corps à corps, la courte portée et surtout des frustrations immenses on aura tendance à regrouper les ennemis et à les faire exploser avec l’arbalète ou les pièges. Le deuxième mauvais point revient à la caméra, proche du personnage, trop peut-être, si vous évitez un ennemi le temps de vous retourner pour riposter il sera déjà sur vous…GGRrrr…

Infiltration et pièges

L’infiltration reste quant à elle assez sommaire et parfois grisante aussi surtout lorsqu’on lance une bouteille dans le sens opposé pour faire diversion et que l’ennemi nous repère quand même, dommage. Les éliminations silencieuses fonctionnent bien, heureusement pour vos car nos munitions sont vraiment limitées. Les pièges sont les bienvenus, parfois omniprésents, parfois discrets et donc surprenants ils poussent le joueur à toujours rester sur ses gardes. Une fois le piège repéré vous pourrez soit le désamorcer pour en récupérer les pièces et construire des carreaux pour votre arbalète ou alors les laisser à leur place pour attirer les ennemis dessus, un bon moyen d’économiser de précieuses balles.

La chaise des améliorations

Même si cette chaise ressemble plus à un instrument de torture, elle vous permettra de faire monter votre personnage en compétences notamment sur 3 domaines : les aptitudes, les armes et les quantités transportables. Pour cela vous devrez ramasser de la substance verte sur vos ennemis ou en trouver directement dans les niveaux. Les aptitudes vous permettront d’augmenter votre santé, l’efficacité des seringues de soin, votre temps de sprint etc… Pour les armes vous améliorerez les dégâts, le temps de rechargement, la cadence de tirs et surtout la précision. Un petit arbre de compétences sympathique qu’il faudra bien gérer en fonction de votre style de jeu. A noter que dans le jeu vous pouvez trouver des clés dissimulées ici et là (souvent dans des statuettes blanches), ces clés vous permettent d’ouvrir des coffres qui renferment régulièrement beaucoup de substance verte.

Conclusion 15/20

On retrouve avec plaisir Shinji Mikami, le créateur de Resident Evil aux commandes de ce survival horror. D’ailleurs de nombreuses similitudes inscrivent le titre dans la lignée de Resident Evil 4 que ce soit au niveau des lieux, des ennemis, de l’atmosphère et j’en passe. Cependant The Evil Within n’est pas aussi gore et effrayant qu’on aimerait nous le vendre et la peur, s’il y en a, s’envole au bout de quelques heures de jeu. Alors oui vous allez sursauter ici et là notamment à l’apparition d’un boss ou au déclenchement d’un piège mais on est loin du sentiment d’insécurité d’Outlast ou du très malsain Silent Hill qui reste et restera le maître en la matière. Graphiquement et techniquement le jeu a du retard et pourtant malgré tous ces défauts, The evil Within n’en reste pas moins un bon jeu certes frustrant par moment mais prenant, on ne lâchera pas la manette avant le générique de fin mais pas sûr qu’on se lance une seconde fois dans l’aventure.

Les points positifs

  • Bonne durée de vie avec un new game +
  • De nombreux boss et très variés
  • Des tas d’items avantageux à trouver ce qui pousse à se mettre en danger pour explorer les lieux
  • Filtres et textures qui nous plongent directement dans le cinéma d’horreur
  • Une ambiance sonore et visuelle immersive et flippante
  • L’arbalète et ses flèches variées
  • Les nombreux pièges à éviter, désamorcer ou utiliser contre les ennemis
  • Une VF appréciable
  • Jeu bien corsé

Les points négatifs

  • …mais graphiquement inégal et pas toujours très beau
  • Les bandes noires ne plairont pas à tout le monde
  • Une caméra énervante quand les phases de combat deviennent intenses
  • Une visée soit automatique soit vraiment catastrophique
  • Le die and retry parfois frustrant
  • Scénario un peu flou qui nous téléporte d’un point à un autre sans trop d’explications
  • Pas mal de bugs