Test de Firewatch, une aventure courte mais palpitante pour une expérience unique

Il est bien difficile d’évoquer un jeu tel que Firewatch tant celui-ci est atypique. C’est d’ailleurs ce qui a retenu mon intérêt, et c’est ce que nous souhaitons faire partager ici. Autant être clair tout de suite : le jeu est très bon.

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On passe parfois rapidement sur un scénario pour la simple et bonne raison qu’il est anecdotique. C’est ici la raison opposée que nous allons évoquer : il est impossible de parler du scénario sans spoiler, car l’histoire constitue 90 % du jeu. Il faut aussi souligner que celui-ci est entièrement en anglais. Pour faire simplement et rapidement, le joueur incarne un certain Henry, qui suite à des problèmes familiaux que nous ne détaillerons pas décide de se changer les idées au grand air en devenant pour un été garde forestier au fin fond du Wyoming. Sa mission, comme l’indique le nom du jeu : surveiller les feux de forêt.  Le seul lien d’Henry avec le monde extérieur se fait par le biais de son talkie-walkie avec sa supérieure, Delilah. L’ensemble du jeu tourne autour de cette dualité qui peut sembler contradictoire : l’impression d’une solitude écrasante pourtant bercée de dialogues omniprésents avec Delilah. Le scénario est finement écrit, les dialogues époustouflants. Les personnages ont leur personnalité propre, et on s’y attache très rapidement. C’est d’ailleurs l’un des seuls reproches que l’on peut faire au jeu : sa durée de vie. Comptez deux à quatre heures si vous prenez votre temps (ce que nous conseillons fortement pour ne pas risquer de passer à côté de quelques détails plaisants).

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Le gameplay est minimaliste. Il s’agira principalement de randonnée dans les paysages du Wyoming, agrémentée de quelques actions contextuelles afin d’escalader un rocher ou de descendre en rappel le long d’une paroi, le tout bercé par la voix et l’humour de « D. ». L’aventure est ici pleinement dans l’atmosphère, non dans l’action. Une fois commencé, on ne peut s’arrêter avant de l’avoir terminé. Le système de dialogue fonctionne à la perfection, avec un temps de réponse souvent limité. Proposant plusieurs réponses possible à chaque fois, il reste néanmoins restreint. Une réponse différente changera le dialogue présent mais le joueur n’a pas d’influence directe sur l’histoire, linéaire et très dirigiste. Cela n’est pas au final dérangeant tant le scénario est bien écrit.

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Les graphismes ne sont pas techniquement au sommet, mais j’ai trouvé le parti-pris graphique engageant, avec quelques effets de lumière laissant rêveur. La flore est jolie, et donne envie de se promener longuement. Pour tout dire, le jeu laisse la possibilité de courir via la touche R, mais j’ai parcouru l’ensemble des missions en marchant, tel un randonneur. Et tout le monde sait qu’on ne marche pas facilement dans un jeu vidéo. Nous noterons néanmoins l’absence presque totale d’animaux sauvages dans les alentours. Limites liées au développement du jeu ou volonté délibérée de laisser le joueur seul au fin fond de la forêt ? La question reste en suspens.

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La musique se fait discrète. Elle serait de toutes façons de trop par dessus des dialogues omniprésents. Néanmoins, les quelques notes que nous pouvons entendre de temps en temps sont les bienvenues, parfaitement intégrées au moment.

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Les points forts 

  • Une histoire et des dialogues écrits à la perfection.
  • Des personnages attachants.
  • Un jeu qui fait passer des sentiments.

Les points faibles 

  • Pas au top techniquement, entièrement en anglais.
  • Un peu cher.
  • Trop bon pour être aussi court.

Conclusion 16/20

En résumé, Firewatch propose une aventure palpitante en quatre heures, bourrée de dialogues délicieux en immersion dans les profondeurs du Wyoming. En s’identifiant au personnage et en se prenant d’affection pour Delilah, son seul contact émotionnel, on se laisse porter par l’histoire dont on veut connaître le fin mot et les dialogues qui pimentent l’évolution de la relation entre les deux protagonistes. Un jeu que je conseille absolument, même si le prix est en effet élevé : 20 euros pour quelques heures de jeu. Mais croyez moi, vous ne les regretterez pas.

Article rédigé par Pierre