21Voilà maintenant plus de 20 ans que Ryu et Ken se castagnent pour notre plus grand plaisir. Après plusieurs années d’absence la licence phare de Capcom a refait surface en 2009 sur nos bonnes vieilles consoles maintenant rangées au placard. L’attente fut donc très longue pour les amoureux de Chun Li et Cammy mais Street Fighter 5 est enfin là et la firme japonaise nous l’a promis il n’y aura pas de déclinaison Alpha, Ultra et j’en passe tout se passera sur cette unique galette que nous allons découvrir ensemble.
Ça Cartoon !!
Ce cinquième opus reprend le style graphique de son prédécesseur, on reste donc dans un esprit cartoon avec des pieds géants, des cuisses hors-normes sans parler des formes généreuses (trop parfois) de ces dames. L’empreinte graphique pourra déplaire à certains, cependant elle apporte une réelle identité à la licence de Capcom, les traits des personnages sont même renforcés et les contours plus marqués. Les animations quant à elles sont extrêmement fluides avec un affichage en 60fps ce qui rendra les attaques « critical art » encore plus impressionnantes. Petite déception au niveau des arènes, il n’y en a que 10 et à peine 5 sortent vraiment du lot, les interactions sont peu nombreuses mais vous pourrez tout de même envoyer votre adversaire dans un bus ou lui faire traverser une porte en bois.
Un Gameplay repensé
On pouvait reprocher à Street Fighter 4 d’être un poil difficile à prendre en main, les développeurs rectifient le tir avec ce nouveau tir en proposant un gameplay à la fois accessible à tous mais également très technique pour qui veut se donner la peine de s’y intéresser. Il vous suffira donc de presser simultanément R1 et R2 pour enclencher votre V Trigger, il ne s’agit pas réellement d’une attaque mais plutôt d’une particularité propre à chaque personnage, Rashid enverra une tornade qui se déplacera lentement sur la map ce qui forcera son adversaire à se protéger alors que d’autres personnages verront juste leurs coups devenir plus puissant un laps de temps. Autre nouveauté en pressant triangle et rond vous pourrez contrer l’attaque de votre adversaire. Carré et Croix vous permettent de projeter votre adversaire même si celui-ci est en position contre, ce qui est une très bonne chose. Enfin l’attaque Critical Art est l’attaque la plus puissante de votre personnage et se déclenche de manière différente à chaque personnage, cependant la combinaison de touches à effectuer reste simple. Le joueur occasionnel peut donc prendre beaucoup de plaisir Hors ligne avec ces quelques bases en revanche pour briller sur le réseau il faudra maîtriser les contres et temporiser vos déplacements.
Un mode histoire déconcertant
Les puristes chercheront en vain le traditionnel mode arcade pour découvrir les nouveaux personnages et s’exercer…surprise, il n’y en a pas. Seule solution se rabattre sur un mode histoire franchement maigrichon et là aussi la déception risque d’être au rendez-vous. Il est vrai que les jeux de combats ne brillent pas par leurs scénarios qui ne servent souvent que de prétexte à une succession de castagnes mais là on frise vraiment le ridicule… Street Fighter 5 propose 16 minis histoires, une pour chaque personnage, je précise bien « mini » car vous n’affronterez en moyenne que 3 personnages par histoire, parfois même juste 2 et en plus sans boss final, en un seul round, toutes vos jauges chargées au max et un niveau de difficultés au ras des pâquerettes. Résultat, on s’ennuie vraiment et on enchaîne les victoires sans saveur puisqu’il est impossible de régler le niveau de l’IA. A noter également qu’il n’y a pas de cinématiques juste une succession de dialogues sur fond de dessin style BD, manga loin d’être magnifique. Bref le mode histoire est un véritable échec qui se boucle en 2 heures…une honte.
Je te survivrai…
Le second mode accessible à tous, même hors ligne est le mode survie. Offrant quatre niveaux de difficultés allant de facile à infernal ce mode offre déjà un défi un peu plus corsé mais vite répétitif car l’ordre des combattants ne change jamais. Comme son nom l’indique vous enchaînerez les affrontements toujours en un seul round mais cette fois-ci vos jauges seront restaurées à chaque combat. Seule originalité à chaque victoire vous pourrez dépenser une partie de vos points durement gagnés pour acheter un bonus comme une attaque critical art, un regain de santé, un boost de défense, d’attaque, un anti-étourdissement… Le but étant d’aller le plus loin possible tout en obtenant le meilleur score, pour cela il faudra choisir le bon bonus au bon moment. A noter aussi un mode entraînement vraiment bien fait avec la possibilité de travailler de manière détaillée les différents coups de vos personnages fétiches.
Les petits nouveaux
Le jeu propose à son lancement 16 combattants, on retrouve les indétrônables Ryu, Ken, Chun-Li, Zangief, M.Bison, Vega, Dhalsim et Cammy mais aussi Birdie, Karin, R.Mika et Nash. Ce cinquième volet intronise 5 nouveaux personnages, Laura qui se substitue à Blanka puisque la belle brésilienne maîtrise à merveille l’électricité. Rashid quant à lui est plutôt du genre tornade et enchaîne efficacement les attaques puissantes, ce personnage apporte une touche orientale plutôt appréciable dans ce nouvel opus. Mais le plus orignal reste l’étrange F.A.N.G, sorte de fil de fer de plus de 2 mètres 20 à la démarche plus que surprenante, sans parler de ses attaques. F.A.N.G utilise une substance violâtre qui empoissonne votre adversaire qui devra impérativement vous toucher pour rompre le maléfice. Necalli, sorte de Goki survitaminé ou de Super Saiyan 4 est un guerrier aztèque qui semble avoir d’étranges liens avec un dieu. A noter que 6 nouveaux personnages devraient venir s’ajouter à la liste dans les mois à venir (Alex, Balrog, Guile, Ibuki, Juri, Urien), Capcom promet qu’ils seront accessibles sans débourser un centime juste en utilisant les points gagnés durant vos parties. On attend de voir…
Tout se passe en ligne
Vous l’aurez compris la volonté de Capcom, même si la manière d’y parvenir est un peu maladroite, et d’orienter les joueurs vers la partie Online du titre. C’est d’ailleurs la seule solution pour vous de trouver des adversaires à la hauteur puisque même au niveau infernal, les adversaires restent facilement surmontables en mode survie. Direction le mode en ligne donc, première déconvenue les temps de chargement et de connexion aux serveurs sont parfois relativement longs et les déconnexions inopinées sont légions. Ce qui est encore plus problématique puisque le jeu vous renvoi systématiquement au menu principal à chaque connexion, même si vous êtes en survie ou en versus, des modes pourtant hors ligne. Outre ce léger désagrément, vous pourrez choisir entre des matchs amicaux qui ne vous rapportent absolument rien et des matchs avec classement qui vous permettront à l’avenir (puisque la boutique n’est pas accessible à l’heure où nous écrivons ce test) d’acheter des personnages, costumes et autres. Le jeu propose également de rejoindre des salons en fonction de certains critères assez rudimentaires comme le nombre de rounds, le timing etc… Le mode Online est donc relativement classique et n’offre pas de grande révolution, on pestera sur Cammy souvent (trop) utilisé par les joueurs car clairement au-dessus du lot, on attend avec impatience une mise à jour pour équilibrer tout ça.
Les points positifs
- Graphiquement jolie avec son style cartoon
- Fluide et vraiment fun à prendre en main
- Accessible à tous mais également très technique
- Mode entraînement bien foutu
- Ça castagne dur
Les points négatifs
- Une mise à jour de 6 gigas à la première connexion
- Des zones encore inaccessibles (défis, boutique…)
- Un mode histoire ridicule
- Seulement 16 combattants et 10 arènes
- Pas de mode Arcade et impossible de faire un match contre le CPU
- Clairement un jeu pas fini dont les pièces détachées seront livrées au compte-goutte
- Des temps de chargement parfois très longs, des déconnexions inopinées
- Des combats en lignes saccadés
- Prix trop élevé pour un contenu clairement insuffisant surtout si vous ne jouez pas en ligne
CONCLUSION 14/20
Dans l’état il est difficile d’octroyer plus de 14/20 à ce cinquième volet du célèbre Street Fighter. Si les combats en eux-mêmes sont vraiment funs, fluides et esthétiquement magnifiques le jeu souffre d’un cruel manque de contenu. Le joueur sans connexion qui ne dispose que d’une manette n’aura accès qu’au mode histoire qui se boucle en 2 heures et au mode survie. Pour le reste, les personnages sont très différents pour favoriser l’exportation mondiale, les combats sont à la fois dynamiques et techniques tout en restant accessibles aux novices. Il ne reste plus qu’à espérer que Capcom tienne ses promesses en apportant du contenu gratuit régulièrement à sa licence phare sinon le joueur occasionnel risque rapidement d’oublier le titre. A ce stade, on a vraiment l’impression de payer pour jouer à un free-to-play.