Plus les lois sévissent, et plus l’industrie du jeu vidéo nous propose de nous affranchir, au moins virtuellement, des contraintes du vivre ensemble. GTA, NFS ou encore Payday, autant de titres qui nous placent dans la peau de délinquants en tous genres… Le concept des Need for speed a toujours été de procurer des sensations de vitesse intenses au volant de célèbres bolides, dans un environnement urbain. Une recette qui fonctionne d’ailleurs généralement assez bien. Regardons dans le détail les nouveautés du dernier bébé des studios « Ghost games ».
Vous êtes dépité de ne plus pouvoir décrocher votre portable en roulant à contresens sur une autoroute à 280 km/h, depuis qu’on vous a retiré (peut être à raison !) votre permis de conduire ? Réjouissez-vous, car Need for speed, sorti le 5 novembre dernier, va se charger de votre frustration ! Oubliez vos habitudes de simulations automobiles, car la célèbre franchise offre ce qu’elle a toujours su faire : un jeu arcade pur et dur ! Nous sommes à Ventura Bay, la ville que NFS propose de découvrir, sur le principe d’un « open world ». Vous intégrez un crew de pilotes underground, avides de sensations fortes et de réputation. C’est donc en enchaînant les nombreuses épreuves proposées (sprint, drift, contre-la-montre…) que vous évoluerez, d’abord au sein de votre gang, et plus tard en affrontant les bandes adverses. Vos compétences seront récompensées en monnaie et en points de réputation, découpée en cinq catégories : vitesse, style, crew, hors-la-loi, et customisation. Vous devrez, par l’intermédiaire de votre téléphone, accéder à vos appels et messages, qui vous indiqueront les défis à relever. Le menu de votre mobile vous permettra aussi d’accéder à la carte, ainsi qu’à l’application des « challenges d’Eddie » (à débloquer après quelques heures).
L’alternance jour/nuit a été délaissée au profit d’une expérience exclusivement nocturne. Il s’agit bien ici d’intégrer une bande de jeunes qui vit du coucher du soleil jusqu’à l’aube. Si ce choix peut laisser perplexe, il faut reconnaître que le rendu visuel est superbe. Les effets de lumières et d’eau, les reflets sur l’asphalte et les carrosseries sont vraiment magnifiques. Les voitures sont très bien modélisées, détaillées, et le tout est fluide, sans une once de clipping… Les cinématiques sont jouées par des acteurs, avec une caméra en vue subjective. C’est donc « à nous » que s’adressent les intervenants. Et même si certains friment un peu trop, ils demeurent tous sympathiques. On a parfois l’impression d’assister au concours du « qui sera le plus cool ? ». Mais ces petites scènes restent somme toute pas déplaisantes.
Clairement, NFS est beau, c’est la première chose qui frappe. Bien que la direction artistique soit particulière, et que l’image in game aie un grain, le jeu est clairement séduisant visuellement…Bon, et après ? La bande son, est également de qualité : Les musiques, que vous pouvez passer à tous moments, sont modernes et entraînantes, les vrombissements des moteurs inspirent la puissance, et les doublages sont impeccables.
VROUM !
Le gameplay dans son ensemble ressemble énormément au « Rivals ». Passées les deux premières épreuves, les sensations propres à NFS reviennent, la prise en main est immédiate. Il est à noter que vous ne pourrez ni utiliser la détection de mouvements, ni passer les vitesses manuellement. Même si l’on a vu plus vaste, l’environnement urbain est relativement varié : de la zone commerciale aux petites routes sinueuses de montagne, du port aux quartiers résidentiels, certaines zones sont vraiment très réussies.
Le plaisir est là, le fun aussi. La sensation d’arpenter les rues de Ventura Bay « by night » est très agréable, et tous les insomniaques et autres fêtards retrouveront l’ambiance incomparable d’une virée nocturne dans une ville désertée… Si la faible densité du trafic nuisait à l’immersion dans les anciens NFS, ici pour le coup, on ne s’étonnera pas de la fréquentation quasi nulle de votre terrain de jeu. L’absence de piétons est un petit bémol, mais c’est largement compréhensible, techniquement parlant. Tant qu’on en est aux critiques, il est un peu dommage que l’écran se trouble en cas de crash violent, empêchant ainsi de « profiter du spectacle », comme dans un « Burnout », par exemple. De plus, on aurait aimé une gestion des dégâts plus réaliste ; la carrosserie se déforme, mais l’impact sur la conduite est quasi-inexistant.
La progression dans le jeu se fait sans heurt : les niveaux montent vite, et vous débloquerez sans cesse du nouveau contenu. La sensation de liberté est là, même si un sentiment de déjà vu peut naître, dans le comportement des voitures et dans les actions à exécuter. Le gameplay jouit tout de même de quelques nouveautés, comme la caméra qui se décale pendant les drifts, ce qui améliore la visibilité de la route. De nombreux spots à travers la ville seront autant de prétextes pour exécuter des « donuts », récupérer des pièces, contempler des graffitis ou simplement faire de jolies photos, consultables dans la galerie, qui est assez bien foutue. On aurait en revanche apprécié un système de crews online plus étoffé, à la manière d’un « Driveclub », car le concept s’y serait prêté à merveille, vu l’ambition communautaire du soft.
Les dégâts subis par votre véhicule ne sont absolument pas réalistes. Si la carrosserie se déformera, il n’y a en revanche que peu d’incidence sur la conduite. On notera que les poursuites de flics sont bien moins intenses que par le passé, sauf si vous remportez les épreuves « hors-la-loi ». Le thème du jeu étant un peu différent d’un « Most wanted » ou même d’un « Rivals », ce n’est pas un défaut à proprement parler.
Vous pourrez très vite, à force de customisation, vous fabriquer de véritables fusées… De base, vous avez accès à une cinquantaine de véhicules plus ou moins abordables.
Jusqu’à 8 joueurs humains peuvent s’affronter en même temps sur la carte. A noter que vous pourrez soit lancer chaque épreuve seul, soit inviter tous les autres joueurs de la map. Le but étant vous l’aurez compris d’inciter les joueurs à rouler ensemble, en bande. Cet aspect multi du jeu est-il suffisant ? Peut être pas… Car là où le jeu pêche un peu également, c’est sur l’IA, à la fois des concurrents, mais aussi des flics qui vous prendront en chasse. Quand les premiers vous rattraperont parfois de manière spectaculaire, les seconds se bloqueront parfois entre deux murs, sans parvenir à s’échapper ! Il est aussi fréquent de voir ces derniers totalement impassibles à vos provocations voire tenter de vous échapper ! Un comble ! Sans nuire vraiment au plaisir de l’expérience, on ne peut que souligner la perfectibilité du titre à ce niveau.
PERSONNALISATION (mécanique et esthétique)
Vous pourrez vraiment adapter votre véhicule en fonction de votre conduite : bougez les curseurs, et trouvez votre équilibre parmi une foule de paramètres et de détails techniques. Configurez votre frein à main, la pression des pneus, l’inertie de la direction, la puissance de la nitro, ou encore le rayon de braquage… Pour un jeu arcade, le soft est relativement généreux, et contentera les pilotes les plus exigeants. Un choix considérable de pièces mécaniques vous sera proposé : frein à main, alimentation, suspension, calculateur, échappement, arbre à cames, bloc moteur… Vous achetez ce que bon vous semble. Certains de ces éléments sont gratuits et disséminés sur la map, les autres sont disponibles à l’achat, parfois après avoir remporté des épreuves spécifiques. Certains détails sont très appréciables, comme le choix de la nitro par exemple : elle se régénèrera soit avec le temps, soit en fonction de votre comportement (drifts, sauts, contre sens…). A vous de choisir. Chaque véhicule sera unique, grâce à ces paramètres ajustables. Cette souplesse dans les réglages séduira les pilotes les plus chevronnés, même si on est, là encore, loin d’une simulation. En fonction du véhicule ou des épreuves à remporter vous devrez adapter votre style, et cela confère au titre une profondeur très appréciable. Au niveau de l’esthétique pure, les possibilités sont également importantes : choisissez vos peintures, vos vinyls, les types de jantes, les rétroviseurs… L’éditeur n’est pas très pratique, mais offre une infinité de combinaisons… Les fans de tuning y trouveront-ils leur bonheur ? A priori, oui.
Les points positifs
- Graphiquement très convaincant.
- La sensation de vitesse et le fun.
- Large choix de personnalisation, esthétique et mécanique.
- Bande son impeccable : musiques, bruitages, doublages.
- L’incomparable ambiance d’une incursion dans le monde underground de la nuit.
Les points négatifs
- IA parfois complètement à la ramasse… ou redoutable !
- Originalité.
- Seulement 8 joueurs humains en même temps sur la carte.
- Des petits soucis au niveau de la stabilité : erreurs d’application et déconnexions intempestives.
- Un multi communautaire qui aurait mérité d’être plus poussé.
CONCLUSION 15 /20
Après un « Rivals » correct, mais qui ne faisait pas honneur aux current-gen, la série automobile d’Electronic Arts revient, avec son moteur FROSTBITE gonflé aux hormones. Si vous voulez vous offrir une petite lucarne sur un monde de rodéos nocturnes, de transgressions automobiles et autres plaisirs mécaniques interdits, NFS est fait pour vous. Son gameplay très arcade ne surprendra pas les habitués. A tel point qu’ils pourront avoir l’impression de jouer à un « Rivals » bis, tant les gameplays sont similaires. Mais on ne va pas reprocher à Need for speed de faire du Need for speed ! Même si l’originalité n’est pas le point fort du jeu, le plaisir est là, et le soft s’avère fun et grisant. Si on sent clairement l’influence de ses prédécesseurs, certains joueurs regretteront sûrement quelques caractéristiques abandonnées en cours de route. Mais qu’à cela ne tienne : Loin d’être un clone, ce NFS possède sa propre identité, et même s’il puise allègrement dans les anciens opus nombre de ses atouts, il n’en demeure pas moins intéressant et prenant, malgré la pauvreté de l’histoire. Les possibilités de personnalisation sont assez considérables, que ce soit dans l’achat de pièces, dans les réglages, ou bien l’apparence. Ce n’est pas un grand jeu, mais c’est un bon jeu, et la concurrence ces temps-ci ne se fait pas pressante. Les prérequis pour apprécier le jeu sont d’apprécier la conduite arcade et l’atmosphère qui règne la nuit…Cela va sans dire ! NFS est terriblement révélateur de notre époque : il est dans l’air du temps, et l’esthétique compte presque autant que la performance ou le plaisir…It’s so 2015 !
Bon à savoir
- Des défis quotidiens sont proposés.
- Pas de « drag ».
- Connexion internet obligatoire.
- 5 types de caméras, comme d’hab, mais toujours pas de vue cockpit !
- Votre garage ne peut contenir que 5 véhicules. Il faudra donc revendre avant d’acheter
Article rédigé par Edchap