Test de Rainbow Six Siege, et si on refaisait la déco !

Depuis 1998, la série des Rainbow 6 s’est confortablement installée dans le cœur des joueurs amateurs de FPS tactiques et “réalistes”. Il aura fallu environ trois ans à Ubisoft Montréal pour accoucher de ce dernier opus. L’âme du jeu est dans le titre, comme souvent : le soft vous propose donc de vous immerger dans le monde merveilleux et enchanteur de l’assaut urbain, avec barricades de fortune et gadgets spéciaux en tous genres. Si le titre reprend moult éléments de ses prédécesseurs qui ont déjà faits leurs preuves, il ne s’en contente pas, loin de là. On va voir à quel point le gameplay s’avère novateur et subtil, et fait la part belle à la stratégie et à la coopération, sans délaisser l’action. Choisissez votre opérateur et votre arsenal, et en avant !

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Le mode multijoueur

Deux équipes de cinq opérateurs maximum s’affrontent en plusieurs manches autour de différents objectifs, assez classiques : sécuriser la zone, protéger/désarmer des bombes, récupérer/détenir un otage. Chaque escouade joue tour à tour l’attaque puis la défense de l’objectif, ce qui est radicalement différent : si vous devrez vous barricader, renforcer, piéger, leurrer et protéger en défense, vous devrez en revanche localiser, progresser, infiltrer, neutraliser et détruire quand vous attaquez. Lors des trente premières secondes de chaque round, l’attaque doit trouver l’emplacement de l’objectif, à l’aide de petits drones de reconnaissance, pendant que les défenseurs se préparent à l’assaut en installant différents pièges et obstacles dans le secteur tout en prenant leurs positions… Cette phase de préparation est propre à la saga, mais s’avère bien plus fun et mouvementée que par le passé.

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Les opérateurs d’attaque et de défense sont très différents, de par leurs compétences, leurs gadgets, leurs personnalités…et leur fonction. Avant chaque round, vous sélectionnez le personnage de votre choix, sachant qu’il ne peut y en avoir deux identiques sur la map (mis à part les « recrues », qui disposent d’un plus large choix d’armes, mais n’ont pas de spécialité…). Chaque partie demande une bonne entente et une complémentarité entre les membres ; l’organisation, le timing, la coordination sont indispensables dans Rainbow 6. C’est le nerf du jeu. Avec la maîtrise de votre opérateur et de votre environnement (partiellement destructible), l’aspect tactique est à l’honneur, comme d’habitude dans la licence. Cependant, les affrontements sont plus nerveux que par le passé, et le soft propose des séances d’action pure, très prenantes et riches en émotions.

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Le mode « chasse aux terroristes »

 Tom Clancy's Rainbow Six® Siege_20151203121930Ce mode, déjà présent depuis des années, a aussi su évoluer. Vous devez remplir un objectif, seul ou avec votre escouade, sur une map infestée de bots : les « white masks ». Si en « normal », leurs réactions sont plus longues qu’en « difficile » ou « réaliste », leurs comportements sont toujours imprévisibles, adaptés, voire surprenants. Ils se planquent, se retranchent, s’enfuient, vous débusquent, utilisent le rappel…Et les kamikazes ! Très résistants, ces ennemis plus costauds et ceinturés d’explosifs se jetteront sur vous, surgissant de nulle part, et compromettront nombre de vos missions ! Le challenge est au rendez-vous, et vous devrez progresser minutieusement et agir méticuleusement, surtout en réaliste… La moindre erreur peut coûter très cher !

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Les « situations » 

La campagne se décline en dix « situations », introduisant les caractéristiques des opérateurs. Ne vous attendez pas cependant à un mode histoire totalement différent des autres modes. Il s’agira d’évoluer sur les mêmes maps, et d’accomplir des objectifs similaires. Une petite cinématique avant chacune vous plantera brièvement le décor. Le soft étant résolument orienté sur le multijoueur, il est compréhensible que l’expérience solo soit « light ». Il n’empêche que le tout satisfera quand même, à condition que vous ne vous attendiez pas à de la mise en scène hollywoodienne. Tout ici se veut crédible, cohérent, et fortement inspiré de la réalité, mais on a plus l’impression d’effectuer un entraînement… De plus, les ennemis sont toujours placés aux mêmes endroits, contrairement aux autres modes…

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La vie sur la table !

C’est parmi les plus prestigieuses unités d’interventions à travers le monde que vous pourrez choisir qui vous incarnerez : le FBI, le SAS, le GIGN, le SPETSNAZ, le CSG 9. Chacune ayant ses compétences, mais aussi ses faiblesses. Le jeu est pensé de telle manière que l’on s’efforce de jouer comme si l’on était vraiment en situation de siège : déjà parce qu’à l’inverse de bien des FPS, on ne respawn qu’à la fin de la manche. Ainsi, avant de foncer tête baissée, on apprend vite à réfréner son impatience, et l’instinct de conservation s’impose !

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Un autre facteur qui influe sur le comportement des joueurs est le fait qu’un opérateur à terre, c’est 1/5ème de la team en moins… Chaque perte est donc une mini catastrophe, risquant de compromettre la mission. Ainsi, chaque vie a une importance considérable, Et tout peut basculer en une fraction de seconde. Il plane dans l’atmosphère un sentiment de mort imminente, et c’est bon ! Des silences angoissants où monte l’adrénaline, jusqu’aux gunfights pêchus, l’ambiance d’assauts urbains a rarement été aussi réaliste. Immersif, prenant, grisant, voire addictif pour nombre d’entre nous, Art of siege marque des points dès les premières parties, pour  devenir de plus en plus captivant à mesure qu’on se perfectionne…Le gameplay jouit d’une réelle profondeur, s’appuyant sur l’utilisation de barricades, de barbelés, d’explosifs, de boucliers, de caméras (mobiles ou non), etc… La liste est longue !

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Sans oublier évidemment les gadgets des vingt opérateurs spécialisés. Chacun possède son inventaire unique (que vous pouvez tout de même personnaliser). Et c’est là que le jeu prend une autre dimension… Du détecteur de pulsations cardiaques, en passant par les brouilleurs et autres pièges ou armes uniques, vous devrez toujours tenir compte de quels opérateurs vous avez avec et contre vous. Il faut sans cesse repenser votre environnement, ce qui permet de constamment renouveler l’expérience et prolonge grandement la durée de vie. Si les gunshots sont particulièrement réussis, le titre vous procurera peut être encore plus d’adrénaline et de tension nerveuse avant l’assaut. En effet, imaginez vous retranché dans un lieu confiné et silencieux, guettant la moindre menace, qui peut venir des fenêtres, du toit, du plancher, ou de certains murs… On peut sentir l’étau se resserrer à chaque seconde…

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Au niveau de la maniabilité, c’est un vrai régal : on peut intuitivement se pencher à gauche ou à droite lorsque l’on vise. On peut s’allonger sur le ventre OU sur le dos. On peut monter en rappel, normalement ou à l’australienne (tête en bas) …Cette flexibilité dans les déplacements plaira aux plus exigeants, fatigués des gameplays trop rigides. La bande son est sobre mais efficace, et participe grandement à l’ambiance unique du soft. La froideur militaire de la voix qui nous informe de l’état d’avancement de la mission est parfaitement appropriée. Et n’oublions pas la gestion de la dispersion du son : vous pourrez identifier précisément si un bruit vient d’en haut, de sous vos pieds, où bien de la pièce d’à coté… Il ne sera pas filtré pareil selon si le mur est en plâtre, en bois, ou en béton (les balles non plus d’ailleurs !). Vous pourrez évaluer précisément la provenance d’une explosion, des bruits de pas, etc… Ce soin apporté à la circulation du son renforce le sentiment de réalisme de l’expérience. La VF est de très bonne facture (encore heureux, venant de québécois !). Les killcams sont très réussies, et permettent d’assister à votre mort, avec style ! L’ambition des développeurs est d’installer AOS sur le long terme, notamment avec de futures extensions.

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Le contenu

Les opérateurs se débloquent au fur et à mesure avec des points de renommée gagnables in-game, tout comme les customisations d’armes (viseurs, poignées, silencieux). Plus vous obtiendrez d’agents au sein d’une même unité, et plus ils deviendront chers. Mais vous les obtenez dans l’ordre que vous voulez. Vous pourrez  acheter des boosts de renommée, et changer l’apparence de vos joujous préférés avec d’autres points : « les crédits R6 » (payants). Des défis ponctuels sont proposés, pour toujours plus de renommée.

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Le jeu propose dix maps au lancement, jouables de jour ou de nuit. D’autres viendront par la suite, gratuitement. Certains trouveront peut être que c’est insuffisant, mais quand on sait qu’une carte représente sept ou huit mois de développement, on relativisera. Du chalet de montagne, à l’avion, du club house au consulat, de l’Oregon à la banque, les thèmes sont très variés. Certes, le titre ne propose pas de campagne ou de véritable mode histoire, son gameplay étant résolument orienté multi. Un parti pris assumé diablement efficace néanmoins. L’histoire des opérateurs et les brèves cinématiques plantent déjà le contexte à elles seules. L’action narre le reste. Les développeurs ont d’ailleurs su habilement aborder le sujet des unités d’intervention, sans nous imposer leurs opinions. L’histoire est fictive, et c’est tant mieux….

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Les points positifs

  • Originalité du gameplay, profond et repensé entièrement.
  • Ambiance incomparable.
  • Maps très bien aménagées, équilibrage parfait.
  • Décors destructibles.
  • Les gadgets aussi inédits que funs à utiliser.
  • Extrêmement prenant.

Les points négatifs

  • Seulement dix maps et trois modes pour le multijoueur.
  • graphiquement inégal; parfois un peu cubique, textures irrégulières.
  • Mode « histoire » qui se contente du strict minimum.
  • IA faiblarde en normal.

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Conclusion 17/20

Une bouffée d’air frais dans cette nuée de FPS multi calqués sur le même modèle, ça fait du bien ! C’est audacieux mais ne plaira pas à tout le monde… L’ambiance est tout simplement exceptionnelle. Le contenu sera critiqué, pour la légèreté du solo, qui ressemble plus à un tuto géant, ou à des exercices dans les mêmes environnements que le multi. Et pourtant ! Aucune partie ne sera identique, tant le gameplay est bien pensé. Graphiquement, le soft oscille entre moyen et joli, mais n’est en aucun cas sublime; les faiblesses des décors sont très vite oubliées au milieu des particules, des effets de fumées et de lumières, et des débris en tous genre. Le rendu visuel dans l’ensemble est tout de même très correct. La gestion des environnements intérieurs et les interactions avec le décor sont des points forts du jeu. Ce dernier cru Rainbow 6 trouvera assurément son public, grâce à sa personnalité, et aux sensations qu’il procure, et risque bien de vous accrocher à votre console pour un bon moment !

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Bon à savoir

  • L’achat de crédits R6 est disponible sur le store (5 ; 10 ou 20 euros…).
  • Des skins d’armes exclusifs et autres récompenses avec un compte Uplay.
  • Le season pass, lui se focalisera sur 8 nouveaux opérateurs, des skins d’armes, etc…
  • D’autres modes sont aussi prévus, ainsi que quatre cartes gratuites, courant 2016.
  • Les serveurs sont parfois instables, et il est parfois impossible de lancer des parties multi.

Article rédigé par ECHAP