Test de Resident Evil 0 remaster, retour sur les origines de la saga

Le 22 janvier 2016, Capcom sortait le pack « Origins », incluant Resident Evil HD remaster et Resident Evil « 0 » Remaster, afin de raviver la genèse de la saga dans les mémoires. L’épisode « 0 », datant de 2003 pour Gamecube et réédité en 2009 pour la Wii, se situe chronologiquement avant le premier épisode. Comment Racoon City a-t-elle pu sombrer dans un destin aussi tragique ? Qu’est-ce qui a précédé les évènements tragiques que Chris et Jill auront à affronter plus tard ? C’est ce que cet opus nous propose de découvrir. Rebecca Chambers, une membre des S.T.A.R.S., et Billy Cohen, un condamné à mort pour l’assassinat de 23 personnes (oui, quand même !) vont devoir faire équipe pour survivre, et déjouer les funestes projets qu’ Umbrella corp prépare. L’histoire va tourner autour de la contamination d’un centre de formation qui renferme de lourds secrets. Wesker montre immédiatement son vrai visage, et un autre personnage mystérieux ayant muté surveille les environs… Après un RE Remaster très bien adapté, mais avare en nouveautés, il est revenu le temps de conserver jalousement ses rubans encreurs, de combiner ses plantes, et surtout, de recharger ses armes, parce que ça ne va pas être une partie de plaisir !

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 Ce qui frappe d’entrée est la cinématique d’introduction, qui a une musique beaucoup plus nerveuse que ce à quoi Resident Evil premier du nom nous avait habitué. D’ailleurs de manière générale, on sent que RE « 0 » est plus récent que son aîné : plus d’action, et ce dès le début du jeu, un bestiaire plus varié, des décors précalculés contenant maintenant des animations, qui mettent un peu de « vie » … Visuellement, le « 0 » est plus fin, même si les lieux n’ont peut être pas bénéficié du même génie artistique que le manoir, qui conserve une ambiance unique. L’ambiance sonore est efficace, comme d’habitude. Le bestiaire est plus varié, mais manque parfois un peu d’inspiration. Ainsi, attendez vous en plus des classiques morts-vivants, araignées, corbeaux, Hunters, à rencontrer des crustacés mutants, des zombis-sangsues, des babouins enragés, des grenouilles géantes…et j’en passe !

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Niveau gameplay, on retrouve tous les éléments qui font l’essence de RE : les plans fixes, l’ambiance glauque, les machines à écrire pour sauvegarder… Et survivre s’avère toujours aussi périlleux ! Cet épisode est basé sur la coopération des deux héros, que tout oppose, si ce n’est la poisse ! Dans le fond, rien à dire, c’est une bonne idée… Dans la forme, c’est parfois un peu laborieux. Si habituellement dans Resident, vous contrôlez toujours le même personnage d’un bout à l’autre de l’aventure, ici, vous devrez gérer Rebecca et Billy à tour de rôle, voire en même temps, grâce au « Partner Zapping ». Vous devrez user régulièrement de ce procédé, qui permet de passer de l’un à l’autre en une petite seconde, pour progresser à divers endroits. Si Billy peut pousser les caisses et utiliser son briquet, Rebecca peut elle, combiner les plantes et les produits chimiques, ou se faufiler dans certains endroits exigus. Le fait d’avoir deux personnages rend la gestion des inventaires doublement pénible (si si !), et il faut savoir qu’en plus, les traditionnels coffres ont été supprimés. En revanche, vous pouvez dorénavant laisser les objets n’importe où, pour les récupérer plus tard. Pour le coup, l’angoisse d’abandonner un élément capital est omniprésente, et les allers-retours sont encore de la partie. Il est toujours rageant de penser qu’une balle prend la même place que 150 … A savoir un emplacement de stockage ! Les énigmes sont relativement simples (à part quelques exceptions !), et ce n’est pas elles qui vous donneront vraiment du fil à retordre.

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Sachez que la nouveauté majeure de cette version concerne les contrôles, plus fluides et souples que par le passé. On a la possibilité de choisir les commandes classiques ou modernes, et aussi le format de l’écran (16/9 ou 4:3). Si le joystick droit servait à se retourner dans RE Remaster (très pratique), ici, il servira à déplacer le partenaire, quand c’est possible. Les touches par défaut sont également un peu différentes (en partie à cause du Partner Zapping), et c’est un peu déstabilisant au début. La rejouabilité est peut être moins évidente que d’habitude sur les Resident : en effet, quand on avait terminé l’aventure avec un personnage, il était peut être plus naturel d’avoir envie d’essayer avec l’autre. Alors qu’ici, on ne pourra que modifier la difficulté pour espérer une aventure un peu différente … Le mode Leech Hunter, et le mode Wesker, débloqués après avoir fini le jeu une première fois, ne sont pas sensationnels et manquent de finition, mais apportent au moins cette variété, toujours appréciable. Des costumes bonus sont disponibles, mais il faudra mettre la main à la poche (ce qui n’était pas le cas pour les versions non HD !). Comptez une dizaine d’heures pour boucler l’aventure principale, si vous n’avez jamais fait le jeu original. La moyenne pour les Resident « old school »…

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Les points positifs

  • Visuellement très soigné.
  • Bestiaire varié.
  • L’aventure à deux, même si dans les faits, c’est un peu bancal.
  • Ambiance toujours aussi stressante et angoissante.
  • Les modes Wesker et Leech Hunter, qui sont une alternative intéressante.
  • Disponible sur 360, One, PS3, PS4, PC.

Les points négatifs 

  • Direction artistique un peu en dessous pour un Resident (cela reste très chouette).
  • Lieux moins emblématiques que le manoir du 1 ou le commissariat du 2.
  • Inventaires encore plus contraignants que d’habitude.

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CONCLUSION 15/20

Resident Evil 0_20160201185225Cet opus mise sur une mise en scène rythmée, et se veut grand spectacle. La recette fonctionne très bien, et l’originalité de ce titre par rapport à RE 1, 2, 3, et Veronica est incontestable. Même si le résultat est parfois un peu frustrant. Cela reste culte, comprenez moi bien ! Le système de visée est ce qu’il est, le système d’inventaire vous fera pester, mais le tout garde une saveur unique. Le challenge est présent, dès le mode normal, et les erreurs se payent cash, le coté punitif étant indispensable au sentiment de vulnérabilité qui pimente l’expérience. Cet opus n’est pas le meilleur et ne l’a jamais été, mais il a bénéficié d’une adaptation soignée, même si, encore une fois, les nouveautés sont minces, voire inexistantes. Il n’empêche que Resident Evil s’offre une nouvelle jeunesse que les fans sauront apprécier, à travers notamment le pack « Origins ». Les nouvelles générations seront-elles aussi séduites grâce aux petites améliorations. En tous cas, elles ont l’occasion de s’attaquer à la saga avec les meilleures versions qui aient été faites. Il serait dommage de passer à coté…

Article rédigé par ECHAP

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