Deux ans après l’excellent Crimes & Punishments, le studio Frogwares nous propose aujourd’hui de replonger dans l’univers du plus célèbre détective pour élucider plusieurs enquêtes où se mêleront chasse à l’homme, exorcisme ou bien encore un trésor Maya. Sherlock Holmes: The Devil’s Daughter édité par Bigben interactive est disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC.
Élémentaire !!!
Vous voilà donc dans la peau du plus célèbre détective pour élucider 5 enquêtes importantes et une cinquième plus courtes. Les scénarios sont très différents et vous permettent d’évoluer dans des lieux variés et bien connus comme WhiteChapel, Scotland Yard et j’en pense. Vous évoluerez cette fois-ci dans un monde semi-ouvert vous permettant de vous baladez ici et là tout en découvrant des choses parfois étonnantes, un bon point pour cette nouvelle aventure. Tout comme son prédécesseur les graphismes sont saisissants, sans être le plus beau jeu du monde. The Devil’s Daughter est plus que réussi et nous plonge directement dans l’époque victorienne de Londres. Enfin, les amateurs de la série Britannique « Sherlock » ne seront pas dépaysés puisque le doublage français des personnages est assuré par les mêmes comédiens, de quoi renforcer un peu plus l’immersion.
Les mini-jeux
De nombreux mini-jeux viennent apporter un bol d’air frais à vos enquêtes comme par exemple traverser une poutre en tenant habilement vos deux sticks analogiques, ramoner une cheminée (oui oui vous avez bien lu), jouer au boulingrin sorte de pétanque victorienne. Il vous sera parfois même demandé d’incarner d’autres personnes comme un jeune ados qui espionnera pour le compte de Sherlock ou bien encore son fidèle ami canin qui usera de son flaire légendaire pour remonter une piste. Il y en a vraiment beaucoup et tant mieux car ils apportent une riche indéniable au gameplay, fort heureusement le jeu vous offre la possibilité de les passer car certaines sont plus difficiles que d’autres.
Portrait et déduction
Au fil de vos enquêtes vous croiserez plusieurs personnages clés dont vous devrez dresser le portrait dès votre première rencontre. Pour cela il faudra passer en revue votre interlocuteur de la tête au pied certaines déductions se feront automatiquement comme des cernes qui témoignent de la fatigue de votre interlocuteur pour d’autres vous devrez analyser et faire un choix, une tache rouge sur un vêtement, du vin ou du sang ? Seul une analyse complète et un brin de déduction vous permettront de dresser des portraits complets. Un élément du gameplay très appréciable d’autant plus que vous serez souvent pressé par le temps puisque vous ne disposez que de quelques minutes pour parfaire vos observations.
Autre point positif très bien mené, l’esprit de déduction symbolisé par les neurones de notre ami Sherlock. En progressant dans votre enquête vous accumulerez suffisamment d’indices pour pouvoir les associer. En regroupant deux indices, par exemple, plusieurs déductions se présenteront, à vous de choisir la bonne et d’observer ce qui se passe dans les synapses du détective. Vous pouvez revenir sur vos choix jusqu’au dénouement final, d’ailleurs immédiatement après la fin d’une enquête et avant de la clôturer définitivement le jeu vous propose de revenir en arrière pour essayer d’autres déductions et donc débloquer d’autres fins. Une bonne idée qui évite de refaire tout le jeu.
Un brin dirigiste
Malgré un monde « semi-ouvert » et de très nombreuses idées le jeu n’en demeure pas moins dirigiste et on peine à ressentir cette liberté d’exploration et de déduction. Prenons un exemple concret, vous fouiller une pièce pour trouver des indices et après en avoir trouvé un ou deux votre esprit de gamer aguerrit comprend qu’il faut aller à tel endroit ou voir telle personne pour progresser dans l’énigme. Donc vous vous y rendez mais rien ne se passe, pourquoi ? Parce que vous n’avez pas trouvé tous les indices dans cette maudite pièce donc retour à la case départ ce qui peut vite devenir grisant. La difficulté ne réside donc pas dans les énigmes ou les mini-jeux mais plutôt dans le fait de buter quelque fois sur un élément souvent anodin à trouver, multipliant ainsi les allers-retours et les temps de chargement. Autre point négatif, pour le coup un peu contradictoire avec ce que l’on a évoqué auparavant, il y a trop d’indications. Même au niveau de difficultés maximum tout apparaît en surbrillance, tout est indiqué il n’y a plus qu’à cliquer ce qui est encore plus frustrant quand on ne trouve pas un indice parfois tiré par les cheveux.
Les points positifs
- Excellente immersion dans l’univers du détective
- Une ambiance parfaitement retranscrite
- Graphiquement très beau
- Un doublage français convainquant
- Des enquêtes vraiment différentes
- Beaucoup de mini-jeux
- Les parties de Boulingrin
- Les portraits
- L’esprit de déduction
Les points négatifs
- Des temps de chargement qui viennent hachurer le rythme
- Des déplacements encore un peu rigide
- Un brin dirigiste tout de même
- Trop facile
- Pas réellement de rejouabilité
Conclusion 15/20
Sherlock Holmes The Devil’s Daughter est un jeu d’aventure fantastique qui mêle habilement exploration, enquête et action. L’immersion dans cette ville de Londres de l’époque victorienne est totale grâce à des graphismes surprenants pour un jeu qui ne mise pourtant pas sur cet aspect pour séduire. Le gameplay est extrêmement riche grâce aux nombreux mini-jeux, on ne ressent donc jamais l’ennui ou la répétitivité. Les enquêtes sont variés et appréciables notamment grâce à l’élaboration des portraits et à ce fameux esprit de déduction, on regrettera juste un peu trop d’assistance dans les recherches et des mouvements encore un peu rigide. The Devil’s Daughter n’en demeure pas moins une expérience unique et rafraichissante dans le monde vidéo ludique.