Koei Tecmo nous propose une adaptation du manga « Arslan : The Heroic Legend » (de l’auteur de « Full Metal Alchemist »), lui même inspiré de romans des années 80. Cette saga s’offre donc une nouvelle occasion de se faire connaître en Occident, avec le jeu « Arslan : The Warriors of Legend » : un beat them all qui fait suite à la série des « Dynasty Warriors », et qui est donc conçu sur le modèle d’un Musou, d’ailleurs encore développé par Omega Force. Cet univers d’heroic fantasy, met en scène les turpitudes des luttes territoriales de royaumes situés entre l’Orient et l’Occident vers l’an 300, avec un visuel en Cel-shading. Le soft, fidèle au manga, malgré quelques adaptations, relate l’histoire du prince de Parse qui va devoir endosser son rôle exigeant et lourd de responsabilités, malgré son infinie bonté naturelle. Il est entouré de ses loyaux sujets, et tous vont devoir se battre courageusement lors de batailles gigantesques opposant différentes armées. Si l’histoire est porteuse de belles valeurs et tourne autour de la religion, de l’éthique, ou encore de la politique, elle porte surtout sur l’ascension de notre jeune chef de guerre, qui va devoir mener ses hommes à la victoire, et imposer son style de commandement.
Techniquement, le moteur du jeu n’est pas toujours à la fête, surtout si l’on considère les décors, très vides, particulièrement dans les premières missions. Certaines textures sont vraiment faiblardes. Cependant, c’est très fluide, même lorsqu’il y a beaucoup de PNJ à l’écran (quelques rares saccades sur les maps les plus peuplées, mais rien de bien méchant), et le rendu global est assez plaisant à voir tourner. Surtout pour sa direction artistique que pour les capacités graphiques, vous l’aurez compris. Le clipping est très rarement présent, et reste très anecdotique. Les personnages sont en revanche bien modélisés et animés.
Un gameplay dynamique et efficace
Là où le titre tire son épingle du jeu, c’est dans l’ambiance et l’histoire, ainsi que dans son gameplay riche et nerveux. En résulte un bon défouloir. Les combats sont relativement épiques, la musique y étant pour beaucoup. L’ambiance du champ de bataille est bien retranscrite, et une fois abstraction faite des environnements (qui ne sont qu’un prétexte affiché à la castagne), le fun s’installe, lentement, mais sûrement. En effet, « Arslan : The warriors of Legend » peine à démarrer et laisse très dubitatif sur les premières heures de jeu. Il vous faudra vous armer de patience pour que le titre dévoile sa vraie nature : un gameplay bien fichu, quinze personnages jouables très différents, une variété d’armes et de compétences personnalisables, un multi local et online très complets … Cela dit, en partie à cause d’objectifs relativement identiques, et comme souvent dans ce genre de jeu, l’action devient très vite répétitive, et peut même s’avérer ennuyeuse, si on se contente de taper dans le tas sans discernement. Mais ce serait passer à côté de la profondeur qu’offre le soft.
L’IA n’est pas vraiment à la hauteur, et les troupes se comportent un peu comme des bancs de poissons, venant vers vous en masse uniquement pour prendre leur raclée (en facile et normal surtout). Sur les quatre degrés de difficultés, je vous conseille donc vivement de débuter l’aventure en « difficile » minimum, tellement les deux premiers modes ne vous opposeront aucune résistance (mis à part le dernier Boss, et encore). D’autant plus que, si vous pouvez choisir un niveau inférieur lorsque vous échouez dans une mission, vous ne pouvez en revanche pas en choisir un plus élevé une fois l’aventure entamée. Ainsi, commencez en hard ou extrême, quitte à revoir vos ambitions à la baisse en cours de route.
l’aspect scoring est à souligner, avec, pour chaque mission, l’attribution d’une note pour le nombre de K.O. Et une autre pour le temps passé. Il est à déplorer qu’une bonne partie des cut-scenes du mode histoire sont animées de manière hachées, alors que d’autres utilisent le moteur du jeu classiquement (comme quoi, c’était possible ! Mais sans doute cela représentait-il trop de travail). La narration n’en patît pas, mais les mirettes, si !
Il y a un petit coté RPG, classique pour un « musou » avec un système de level, et quatre caractéristiques représentées par des jauges : la santé, l’attaque, la défense, et le spécial. On peut , pour influer sur ces données, attribuer à ses personnages des cartes de compétences : vous pourrez les revendre, mais surtout, avant d’en équiper vos héros, vous pourrez les combiner, afin d’en créer des plus performantes. Ce système, vous permettant de synthétiser entre cinq et dix cartes, apporte une profondeur au soft pas négligeable, et vous en trouverez beaucoup durant votre aventure (environ 200).
Le choix des armes aussi, a son importance : un même personnage, Daryun par exemple, peut avoir une lance, une épée et un arc. L’on peut switcher de l’une à l’autre à tous moments, et le gameplay s’en trouve radicalement différent. C’est très agréable, et permet surtout au jeu de ne pas souffrir d’une agaçante répétitivité. D’autant que le système de « Weapon Arts », permet de distinguer les différents combos possibles pour chaque arme, et donc d’utiliser à bon escient, les quatre éléments disponibles (feu, eau, vent et miasme).
De plus un des gros intérêt du jeu, est d’enchainer le plus de coups possibles, à l’aide notamment du « Chain strike », avec la touche R1. Cela permet d’assurer, entre autres, la continuité de vos combos, et ainsi d’engranger plus de points. Ce système offre une vraie dynamique, et permet de sortir des mouvements spectaculaires. Le « Mardan Rush » est également une mécanique de gameplay très sympathique : ces séquences où l’on contrôle l’armée entière comme un seul homme, pour détruire divers obstacles (barrières, tours de guêt…) sont particulièrement grisantes voire jouissives. Selon si vous êtes à cheval (disponible à tout moment ), équipé d’une arme de mélée ou bien d’un arc, cette phase très brêve mais intense se déroulera différemment. S’en suit un carnage impressionant où les soldats ennemis volent alors dans tous les sens dans un fracas violent et survolté. Très arcade, et très fun !
Il est à noter que tous ces éléments de gameplay prendront un certain temps à être assimilés correctement, et c’est une des raisons qui font que Arslan est long à dévoiler tout son intérêt. Les infos et les nouveaux personnages sont distillés au compte-goutte, et il faut s’armer d’un minimum de patience, avant de vraiment prendre du plaisir. Mais rassurez-vous, on finit par en prendre, certaines batailles étant même particulièrement funs. Le sentiment d’être surhumain n’est pas désagréable du tout !
Le mode libre vous permettra de configurer à souhait vos parties, du choix des persos à leurs costumes, en passant par la musique… Un point essentiel qui sera très apprécié. Les fans seront sans doute râvis de découvrir aussi la générosité du contenu des modes « Galerie » et « Encyclopédie », très fournis. Le multi, online ou local, est très complet et bien fichu : là aussi la personnalisation est totalement libre, et vous pourrez donc défourailler, entre amis, les hordes de soldats, dans la joie et la convivialité. Un gros plus pour la durée de vie, sachant qu’il y a déjà de quoi faire tout seul. Sachez enfin que les textes sont en anglais ; la barrière de la langue n’aidera pas à la popularisation du titre dans nos contrées…
Points positifs
- Gros défouloir.
- Des batailles gigantesques.
- L’histoire et l’ambiance.
- Le gameplay et les combos variés.
- Personnages très différents et complémentaires.
- Musique épique.
- Sentiment de puissance.
- Multi très complet.
- Galerie et Encyclopédie, et même un mode pour personnaliser les fonds d’écran !
Points négatifs
- Textures inégales.
- IA un peu décevante.
- Textes en anglais.
Conclusion 14/20
Nul doute que tous les amateurs de la culture nippone sauront trouver plus d’un atout à ce « Arslan : The Warriors of Legend ». Il nous propose une action soutenue avec une histoire et une mise en scène intéressantes, qui reprennent fidèlement le manga et l’anime, avec quelques adaptations nécessaires évidemment. On a énormément de combattants affichés en même temps (cela dit pour restituer la réalité d’un champs de bataille, c’est préférable !) et la lisibilité de l’action n’en pâtit absolument pas ; ce qui est une performance, quand on voit le capharnaüm de certaines batailles ! C’est assez fun de se frayer un chemin en tapant dans le tas de la masse d’adversaires, qui volent sous vos techniques dévastatrices. Le sentiment de puissance, propre au genre, est bien présent. Les personnages jouables sont tous très différents, ce qui permet de varier l’expérience. D’autant plus que chacun possède plusieurs armes, ce qui change radicalement la jouabilité. Le gameplay s’avère fun, riche et subtil. Il n’empêche que si nous avons là un jeu correct, il souffre néanmoins de certaines faiblesses. L’intention de faire quelque chose d’esthétique se ressent néanmoins dans la direction artistique, malheureusement certaines textures tranchent un peu avec cette volonté. Mais si on aime le genre, et l’ambiance de l’époque, ou tout simplement si l’on apprécie le manga, j’imagine qu’on peut y trouver largement son compte, bien que d’autres titres un peu similaires existent déjà. Ce genre de jeu s’adresse de toutes façons à un certain public, qui saura voir en Arslan une incursion sympathique dans de colossales batailles.
Article rédigé par ECHAP