Test Little Nightmares, affrontez vos pires cauchemars sur PS4, Xbox One et PC

Depuis des mois, le studio Tarsier nous faisait attendre avec ses images de Little Nightmares. Premier véritable jeu où il est l’unique développeur (avec pour éditeur Bandai Namco). Enfin disponible depuis le 28 avril 2017 sur PS4, Xbox One et PC, les joueurs peuvent maintenant découvrir l’univers sombre du jeu. Reste à savoir si les mois d’attentes ont valu le coup ? Partons à la découverte de la mystérieuse Six dans ce jeux vidéo horrifique dans la lignée de Limbo et plus récemment inside.

Test de Little Nightmares : venez cauchemarder en douceur !

Évasion de l’Antre

Rappelons le scénario, Little Nightmares propose au joueur d’incarner Six, une petite fille frêle, qui doit s’échapper de l’Antre avant de finir mangée. Elle n’a qu’un ciré jaune et un briquet pour survivre dans cet univers rempli de dangers divers. Pour Six, tout est grand et chaque élément du décor, aussi banal soit-il, deviendra un obstacle. Elle (le joueur) ne pourra compter que sur son intelligence pour réussir à survivre à ce voyage en quête de liberté.

Restons caché !

Bon, tout ceci est essentiellement décrit par les développeurs car une fois le jeu lancé, rien ne vous guide. Little Nightmares se concentre sur l’intrigue et l’ambiance pour immerger le joueur dans son univers. Pas de dialogue, pas d’indications, on ne sait même pas le nom du personnage que l’on incarne si on ne lit pas le résumé du scénario. Choix assumé par le studio Tarsier, le joueur se concentrera sur sa survie et comprendra au fur et à mesure de la progression du jeu ce qu’on attend de lui.

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Escalade de mobilier

Côté gameplay, Little Nightmares joue sur deux genres, jeu de plateforme et jeu de réflexion. Si le côté plateforme est essentiellement du side-scroller (progression linéaire en allant vers un côté de l’écran), on se retrouve quand même avec une gestion de la profondeur grâce à un système de déplacement libre sur les trois axes. De même, on ne peut pas réellement parler de side-scroller puisqu’on doit parfois revenir sur nos pas pour compléter l’énigme nous barrant la route.

Le déplacement libre + ce tuyau = plusieurs morts inutiles

Concernant les contrôles, dès le début du jeu, il n’y a aucune phase de tutoriel et de découverte des touches. Toujours dans l’optique de rester évasif, le studio laisse libre cours au joueur de découvrir comment diriger Six. Après quelques tests, on comprend rapidement comment se diriger et interagir avec son environnement. Il faudra encore affronter quelques situations pour découvrir l’ensemble des possibilités de Six. Le protagoniste n’est pas grand, ouvrir une simple porte demande un saut. On se retrouvera donc à escalader les tiroirs d’une commode pour en atteindre le sommet ou encore pousser une chaise pour pouvoir atteindre la poignée d’une porte.

Attention à ne rien faire tomber ! Le bruit sera votre pire ennemi

Allumer le feu

Les mouvements sont fluides et l’animation très bien réalisée, que ce soit pour le protagoniste ou les ennemis. On notera cependant que le déplacement libre est parfois problématique dans le sens où dans la progression du jeu, il faudra parfois marcher sur un élément du décor exigu ce qui peut amener à des chutes mortelles (assez frustrant d’ailleurs). L’univers de Little Nightmares étant sombre, notre petit personnage peut s’éclairer avec son briquet. Son usage étant cependant réduit car même s’il n’y a aucun consommable et qu’on peut l’allumer à foison, il ne sert qu’à s’éclairer et allumer les lanternes.

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Le briquet se révélera parfois très utile dans Little Nightmares

Des énigmes simples dans Little Nightmares

Pour la partie réflexion, les énigmes proposées n’opposeront pas une grande résistance, le joueur trouvera facilement la solution en peu de temps ce qui aura le mérite de ne pas casser le rythme du jeu. La partie est un peu plus ardue lorsqu’il s’agit de combiner énigmes et fuite face à un ennemi. Ces ennemis ont une tendance à remarquer Six, aussi petite soit-elle, assez facilement. Il s’agira alors de fuir et essayer de se cacher, le tout en espérant que notre cachette suffise : on dirait que les ennemis disposent parfois de sens exacerbés, notamment l’adulte aveugle qui ne tâtonne pas par hasard et finit assez souvent par nous trouver.

Comment récupérer la clé ?

Néanmoins, le rythme du jeu est bien travaillé et chaque situation est unique (on ne retrouvera pas deux fois la même énigme) : afin de ne pas trop endormir le joueur avec plusieurs énigmes, une séquence de fuite intense viendra le bousculer, à contrario, afin de lui permettre de se calmer après la crainte de se faire attraper, le jeu proposera des phases d’explorations et d’énigmes. Le petit plus, c’est l’endroit dans lequel on évolue : l’Antre est un bateau qui évolue en fonction des roulements de la mer. Nécessairement, notre écran tanguera au fil de l’eau ce qui ajoutera une dimension supplémentaire à la résolution de certaines énigmes.

Little Nightmares : Une ambiance soignée

Pour instaurer la terreur et ce petit sentiment magnifiquement malsain, Little Nightmares peut compter avant tout sur ses magnifiques graphismes. Le jeu est très beau, tout en contraste et doté d’un univers confrontant le macabre à l’enfantin. Le décor est du début à la fin impeccable, les éléments jouant sur l’ambiance glauque-mais-pas-trop, capable de passer de la vision d’un homme pendu à des jouets pour enfants. Ces jouets ne sont d’ailleurs pas choisis au hasard (une petite pensée au singe à cymbales) et rajoute à l’aspect délicieusement malsain du jeu.

Ne pas s’arrêter pour ne pas être mangé

Les développeurs veulent faire ressurgir les terreurs d’enfants et s’y prennent très bien ! Les ennemis sont d’ailleurs assez angoissant, entre l’aveugle au long bras, les cuistots avec leur tête difforme et les convives qui ne sont plus capable de se déplacer autrement qu’en rampant à force de manger (et qui cherchent d’ailleurs à vous manger). On ne saurait qu’avoir une petite crainte de les voir surgir au détour d’une pièce, cherchant à nous attraper. Sans faire face à une manière horrible de mourir comme dans un Limbo, on sait pertinemment que si un ennemi nous attrape, on fera partie du plat de résistance des convives, ce qui nous suffit à essayer de s’échapper par tous les moyens. Little Nightmares est incroyablement immersif, il est difficile de lâcher sa manette tant on est plongé dans cet univers singulier.

Un beau point de vue

Le sound design et la bande son s’imbrique efficacement dans l’ambiance, évolue en fonction de la situation et contribue beaucoup sur nos petites craintes (la musique qui change quand un ennemi nous remarque et qui perdure un peu, même en ayant réussi à s’échapper, une manière de dire « attention tu n’es pas encore sain et sauf »).

Une petite tache sur un grand chef d’œuvre

Malgré ces graphismes impeccables et son coté immersif soignée, Little Nightmares n’est pas parfait. En effet, le petit défaut réside dans  Il n’y a que cinq niveaux et les énigmes étant relativement simples, le jeu se termine somme toute très vite. Durée de vie que l’on peut doubler pour celui qui compte obtenir les succès : la version PC  dispose de treize succès Steam. Finir le jeu une première fois en se concentrant uniquement sur la progression en donne déjà six. Presqu’aucune rejouabilité et un mode unique (le solo) ternisse donc un peu le tableau. Néanmoins, Little Nightmares est un magnifique voyage au sein de nos terreurs enfantines ce qui pallie au fait de finir vite le jeu. Augmenter la durée de vie aurait fini par faire apparaître des doublons dans le game design ou dans les énigmes, ici rien ne se ressemble et c’est appréciable.

La dame, dirige l’Antre et donc boss de fin

Enfin, un deuxième bémol apparaît également avec la fin du jeu, très (trop) ouverte. Ne faisant pas apparaitre ni dialogues ni éléments d’histoires, le joueur devra faire sa propre opinion sur la fin de l’histoire (qui laisse presque penser pour le coup qu’elle est bâclée).

Les points positifs

  • L’ambiance finement travaillée
  • Les graphismes magnifiques
  • L’imbrication du son
  • Le renouveau constant
  • L’alternance calme/intense

Les points négatifs

  • La durée de vie
  • Le déplacement libre à certains endroits
  • Presqu’aucune rejouabilité

Conclusion Little Nightmares  16/20

Le studio Tarsier réussit, malgré quelques petits problèmes (fin trop ouverte, faible durée de vie ou encore déplacement libre hasardeux), à proposer un titre magnifique et immersif. L’ambiance instaurée et ses graphismes irréprochables compensent amplement les défauts du jeu. Little Nightmares réussit à replonger efficacement le joueur dans ses craintes d’enfants mais aussi à accrocher du début à la fin le joueur. Cette petite durée de vie n’entache en rien le plaisir que l’on prend pendant ce voyage dans nos sombres terreurs de bambins.

Article rédigé par Ben