Annoncée depuis bientôt 10 ans, la troisième œuvre de Fumito Ueda débarque enfin dans nos contrées. Après ICO sorti en 2002 puis Shadow of The Colossus 4 ans plus tard sur PS2, The last Guardian a su se faire désirer, trop peut être… Après des années de développement difficiles, le jeu sera-t-il à la hauteur des attentes de milliers de joueurs. Initialement prévu sur PS3, le titre sera-t-il aussi resplendissant sur PS4 ? On répond à toutes vos questions dans notre test de The Last Guardian, disponible depuis le 07 décembre exclusivement sur PS4.
L’histoire sans fin…
Vous incarnez un jeune garçon qui se réveille près d’une créature enchaînée et blessée. Vous n’avez aucune idée de ce que vous faites ici et pour couronner le tout votre corps est recouvert d’étranges symboles. L’animal en question n’a nul pareil, un croisement imaginaire ente différentes espèces pour un résultat qui se rapproche du griffon. Baptisé Trico, l’animal vous sera tout d’abord hostile et n’hésitera pas à vous envoyer valser. Quoi de mieux pour se rapprocher d’une bête blessée que de lui prodiguer quelques soins et lui apporter un peu de nourriture. Après avoir brisé la glace, vous tenterez de retourner dans votre village et votre compagnon d’infortune semble bien décidé à vous accompagner. Nous ne vous en dirons bien évidemment pas plus sur le scénario mais sachez tout de même qu’il regorge de mystères et de merveilles. The Last Guardian propose une aventure captivante qui ne vous lâchera pas même après le générique de fin.
Têtu comme un âne, Doux comme un agneau
Vous l’aurez très certainement compris, l’histoire et l’intérêt du jeu repose essentiellement sur la relation entre le jeune garçon et l’intriguant Trico. Les liens entre les deux protagonistes évolueront au fil de votre progression tout comme les interactions possibles. Là encore difficile de vous en dire plus sans vous révéler certains aspects du jeu qu’il est préférable de découvrir par vous-même. On soulignera cependant l’excellent travail du studio de développement sur l’intelligence artificielle de Trico qui est tout simplement l’une des plus réalistes de toute l’histoire du jeux-vidéo. Trico se comporte exactement comme un animal et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne vous obéira pas toujours au doigt et à l’œil. Il lui arrivera parfois d’être têtu et de refuser catégoriquement de céder à vos requêtes. Il faudra donc s’armer de patience surtout lorsque vous êtes convaincu d’avoir trouvé le bon chemin ou bien alors amadouer l’animal avec quelques caresses…ce qui ne marche pas toujours, ou avec de la « nourriture »…ce qui n’est pas toujours évident à trouver. Inversement il lui arrivera de vous suivre, même dans des endroits très étroits, alors que vous auriez préféré avancer seul. Quoi qu’il arrive Trico parvient toujours à nous surprendre et c’est bien là toute la réussite du jeu. Nos petits yeux de joueurs retrouvent leur innocence d’antan, comme un enfant qui observe un chat jouer avec une balle. The Last Guardian offre un voyage riche en émotions et pourrait bien vous faire verser une petite larme… Ce que seuls les chefs-d’œuvre savent faire.
Aspect visuel et animations
Avec pas loin d’une décennie de retard, il était évident que The Last Guardian n’allait pas nous en mettre plein les mirettes, d’un point de vue graphique tout du moins. On commencera par noter un effet flou sur l’ensemble du jeu, ce qui est assez symptomatique des titres PS3 en fin de génération et des portages paresseux de ces dernières années. Cependant on s’y fait vite et on lui trouvera même un certain charme par moment. Pour le reste, les décors restent sommaires et souvent identiques mais suffisant pour nous maintenir en haleine jusqu’à la fin de l’aventure. Trico quant à lui déborde de réalisme avec un regard qui transcende ses émotions. L’animation de la créature frôle véritablement la perfection, durant les combats, les sauts et même jusqu’à l’animation de son plumage Trico a bénéficié d’une attention toute particulière des développeurs et ça se ressent. On se surprendra d’ailleurs très souvent à rester spectateur pour observer les réactions de notre compagnon face aux diverses situations qu’il rencontrera. Si The Last Guardian ne brille donc pas par son rendu visuel, il nous transporte par sa relation entre le garçon et l’animal.
Suit la lumière…
Parlons maintenant des sujets qui fâchent. Techniquement The last Guardian accuse également un sérieux coup de vieux avec, entre autre, une gestion des lumières que l’on peut qualifier de catastrophique. L’aventure de nos deux comparses alterne constamment passages dans des lieux obscurs et exploration dans de vastes paysages lumineux. C’est d’ailleurs dans ce dernier cas de figure que le bât blesse en raison d’une lumière blanche presque aveuglante même en réglant la luminosité à son minimum. Si l’on cumule ça avec le flou ça commence à piquer les yeux… On passe donc régulièrement dans les réglages pour palier du mieux que l’on peut à ce problème. Quelques bugs de collisions peuvent également intervenir vous faisant malencontreusement tomber dans le vide…Merci Trico. Sinon dans l’ensemble, le jeu reste stable et on ne déplore aucun ralentissement malgré des exploits souvent spectaculaires de notre ami à plume.
Maudite caméra
Si l’on peut aisément pardonner les soucis techniques évoqués précédemment, il y en a tout de même un qui vient entacher la magie du soft. En effet la caméra vous réserve de « belles » surprises et votre stick analogique droit risque de déguster. La différence de taille importante entre Trico et votre personnage peut excuser certaines vues difficiles surtout dans des lieux étroits. En revanche ce qui gâche réellement l’exploration c’est cette sorte de caméra « semi libre » vous permettant d’observer autour de vous mais pas trop… pas suffisamment… et qui revient sans cesse à sa position initiale. Vous comprendrez donc que dans un jeu qui nous demande constamment d’observer les alentours pour trouver un passage, une faille, une corniche… Il est très frustrant de ne pas pouvoir se repérer aisément, d’autant plus que pour favoriser l’immersion vous ne bénéficierez d’aucune indication à l’écran. La gestion de la caméra est donc le principal, voir unique, point noir de The Last Guardian. On espère donc une prochaine mise à jour… C’est beau de rêver.
Les points positifs
- Une aventure inoubliable, Une histoire captivante
- Un univers tout bonnement fantastique
- Trico, émouvant, étonnant, énervant, attendrissant
- Les animations et le comportement de Trico
- La relation entre le petit garçon et la créature
- Une bande son magnifique
- Bonne durée de vie
Les points négatifs
- Une caméra qui peut vite devenir agaçante
- Graphiquement et techniquement dépassé
Conclusion 17/20
Indéniablement The Last Guardian possède l’âme des grands jeux. Il fait partie de ces rares titres qui savent s’affranchir des règles et des standards pour traîner le joueur vers une nouvelle expérience. Alors bien évidement cela ne se fait jamais sans mal et le dernier titre du grand Fumito Ueda porte encore les séquelles d’un développement long et difficile. Alors oui, on peut reprocher à The Last Guardian une caméra capricieuse, une technique vieillissante et des graphismes d’une autre époque mais pourtant… Waouh…quelle magnifique aventure. Un univers captivant, un bande son légère mais enivrante, une immersion totale et surtout une relation entre le garçon et l’animal qui évolue tout au long de l’histoire. Sans parler du comportement ultra réaliste de Trico qui nous fera oublier à lui seul les quelques points négatifs du jeu. The Last Guardian trouvera aisément sa place parmi les chefs-d’œuvre du jeu vidéo.
Article rédigé par Anthony