[Test] Le jeu Berserk and the Band of the Hawk arrive en France sur PS4

« Et dans la famille Muso, je voudrais… le grand frère tueur en série »… Berserk and The Band of the Hawk, sort ce 24 février 2017 sur PS4, Vita et PC. Le studio Omega Force a eu la lourde tâche d’adapter le fameux manga de dark fantasy de Kentaro Miura à la série des Dynasty Warriors. Koei Tecmo n’en est pas à son coup d’essai dans l’adaptation en jeux vidéo de ce type (c’est même une tradition !), et on ne peut s’empêcher de penser : « ha tiens, encore un ! ». Mais force est de reconnaître aussi que ces jeux sont loin d’être des bouses… Bon, mais Berserk alors ? J’y viens…

Le jeu Berserk and the Band of the Hawk débarque en France, découvrez notre test

BERSERK and the Band of the Hawk

Visuellement, c’est très réussi

Berserk and the Band of the Hawk : Attention chérie, ça va trancher…

Disons-le d’entrée, nous sommes ici sur du classique de chez classique. On reprend la sauce et on l’adapte pour que le fan de Berserk soit content… Comme souvent pour ce type de jeu, vous devrez vous contenter des sous-titres anglais… Celà dit, le niveau est loin d’être insurmontable, et vous comprendrez de quoi il retourne si vous avez quelques notions. Pour ceux qui ne connaitraient pas l’oeuvre originale, l’histoire tourne autour de Guts, un combattant persécuté par des démons et doté d’une épée colossale, dans un univers médiéval, fantastique et sombre.

BERSERK and the Band of the Hawk

Guts donne vraiment une impression de surpuissance

Chacun des 8 personnages jouables dispose d’un gameplay qui lui est propre. On retrouve bien évidemment Guts (qui signifie tripes en anglais, tout est dit !), mais aussi Casca, Judeau, Griffith (et Femto sa variante), Zodd, Serpico, Schierke et Wyald. Au total, le soft propose une quarantaine de déclinaisons. A noter que beaucoup de missions du mode histoire ne peuvent se faire qu’avec Guts, mais n’ayez crainte, le mode libre vous permettra par la suite de jouer avec qui bon vous semble…

Griffith a son style bien à lui... Et une certaine élégance ! BERSERK and the Band of the Hawk

Griffith a son style bien à lui… Et une certaine élégance !

Les aptitudes de vos combattants sont divisées en 4 stats sur le champs de bataille : la vitalité, l’attaque, la défense et la technique. A noter la présence d’une jauge de moral de vos troupes, qui comme le reste, peut être totalement ignorée durant toute l’aventure, sauf en mode Berserk peut-être ! Vous pouvez monter à cheval pour vous déplacer plus rapidement sur la carte, mais rien ne vaut le combat sur la terre ferme !

Le gameplay de Berserk and the Band of the Hawk est volontairement épuré : trois boutons d’attaques, dash, strafes, garde. Basique me direz-vous. Et ce ne sont pas les objets à équiper ou les armes secondaires qui insuffleront énormément de diversité à l’action. Ces dernières permettent par exemple de lancer des poignards pour paralyser les ennemis. Guts disposera au cour de l’aventure d’un canon dans son avant-bras et d’explosifs, assez jouissifs à utiliser. Tant de bonnes idées, tant de points forts, qui finalement peinent à convaincre à 100%. Et c’est tout le problème. On a un sentiment « d’usage unique », quand on avance dans Berserk and the Band of the Hawk, surtout au début. Sans vraiment s’ennuyer, les missions s’avèrent trop redondantes, et on progresse happé par l’histoire, plus que par un réel plaisir de jeu.

Certains moment sont tout de même sympathiques, voire parfois carrément jouissifs, une fois la deuxième partie du jeu abordée. Mais ça s’essouffle relativement vite. Et c’est dommage… Il n’aurait pourtant pas manqué grand chose, pour relancer l’intérêt : des objectifs plus variés, des adversaires plus coriaces… Car oui, malgré les 4 niveaux de difficulté, le challenge ne commence à être intéressant qu’en Hard, et encore… Enchaînez Carré, Triangle sur des petites unités ; une fois votre jauge chargée, déferlez sur les adversaires plus costauds avec Rond (le Frenzy mode, permettant une escalade de puissance à 4 palliers)… Et recommencez… Même la garde est trop souvent superflue, voire quasiment inutile. Ce manque de profondeur, s’il n’est pas trop gênant sur 5 ou 10 heures, l’est en revanche d’avantage sur un titre offrant une durée de vie d’une quinzaine d’heures, comme ici.

BERSERK and the Band of the Hawk Zodd est le premier gros Boss que vous affronterez

Zodd est le premier gros Boss que vous affronterez

Quelques autres défauts mineurs viennent entacher l’expérience de Berserk and the Band of the Hawk : une caméra basse parfois frustrante, une fin un tantinet expéditive… Mais je serais de mauvaise foi si je disais que je me suis ennuyé. Malgré la répétitivité de l’action, on continue à prendre du plaisir au fil des parties, grâce au contenu qui se débloque progressivement, mais surtout grâce à la trame prenante, au bestiaire intéressant (quoiqu’un peu copié-collé à l’instar de certaines maps), et à ce gameplay frénétique qui teste vraiment les limites du WTF à l’écran ! Vous pourrez bien évidemment essayer de battre vos scores ou vos chronos, si le cœur vous en dit, après avoir bouclé la campagne.

Berserk and the Band of the Hawk offre donc une bonne durée de vie, mais une rejouabilité pas forcément assurée. Il n’empêche que l’on refera certains des derniers chapitres avec bonheur, juste pour défourailler à tout-va, et une fois les transformations débloquées… Ça devient juste complètement pété ! Même pour un Musou, le nombre de PNJ à l’écran, et la violence des chocs sont tout simplement bluffants, particulièrement avec Zodd et Guts. Le rendu général est sacrément spectaculaire, et l’euphorie des premiers massacres, même si elle s’essouffle logiquement passé un temps, aura sans doute un petit goût de reviens-y de temps à autre.

BERSERK and the Band of the Hawk C'est quand même bien zoli

C’est quand même bien zoli

Sous certaines conditions, vous obtiendrez des « behérits » lors de vos batailles, qui vous donneront accès par la suite à du contenu Bonus dans la galerie. Après chaque mission, vous débloquerez de nombreux objets, que vous pourrez équiper, améliorer, revendre, ou combiner. Ceux-ci influeront sur vos stats, mais si cet aspect du jeu ne vous intéresse pas, vous pourrez toujours l’ignorer totalement. Chaque mission est entrecoupée de cinématiques de qualité, et de phases exploitant le moteur du jeu plus sommaires. Dans Berserk and the Band of the Hawk, l’histoire est sombre, dérangeante mais prenante, les personnages attachants et complexes. Entre chaque mission, un onglet « Events » vous proposera sous forme de dialogues, quelques saynètes anecdotiques. Les thèmes musicaux, souvent militaires, n’ont rien de mémorables, mais font le taf. Certains thèmes efficaces tout de même.

BERSERK and the Band of the Hawk Le duel emblématique entre Guts et Griffith

Le duel emblématique entre Guts et Griffith

C’est un jeu nerveux, fidèle, aux textures soignées ; la réalisation dans l’ensemble n’a pas à rougir. On sent ça et là le souci d’économie, mais franchement rien de scandaleux… Au niveau de la forme. Niveau contenu en revanche, les fans risquent là encore peut être une petit déception. Pas tant au niveau du contenu déblocable, mais plutôt sur les modes de jeu. En effet, déjà, il n’y a pas de multi. Une fois la campagne terminée, vous ne pourrez compter que sur les modes Libre et Eclipse sans fin. Si le premier permet d’incarner le perso de son choix dans les missions, le second s’apparente à un mode infini dans lequel vous devrez gravir des étages pour toujours plus de contenu bonus.

Berserk and the Band of the Hawk : L’homme qui en valait cent

Berserk and the Band of the Hawk a des arguments certains : en plus d’être visuellement très correct, la trame du jeu reprend les trentes premiers tomes du manga, et le gameplay est par moment assez jouissif. Les combats sont nerveux, le sang gicle comme rarement… La sensation d’être un boucher surpuissant, de n’être plus qu’une épée avide de sang, animée par une « rage divine », est très grisante et est très bien retranscrite… L’action est parfois confuse, dans toute cette hémoglobine et ces PNJs volants ! Mais qu’ importe ! Continuez d’enchaîner les combos pour vous frayer un chemin dans cette marée humaine. Certaines phases sont très réussies : taper dans le tas sans discernement est le propre du Musou ; mais les impacts des coups et la violence sont rarement reproduits avec autant d’efficacité (surtout avec Guts). En cela, on retrouve ce qui définit pour beaucoup le manga original. Et c’est un gros bon point. Les évènements durs, tragiques et certaines scènes choc font de Berserk un manga très sombre et adulte, perturbant.

D’autant que la trame, et la psychologie des personnages est loin de manquer de finesse. Il s’agit bien de quêtes d’identité, d’amitié, du sens de la vie même, à travers les interrogations des protagonistes.

BERSERK and the Band of the Hawk Il en chie des barres dans sa vie le pauvre Guts !

Il en chie des barres dans sa vie le pauvre Guts !

A la niche !

L’occidental amateur de manga le sait bien qu’il doit fermer les yeux sur ci, sur ça, lors de l’arrivée dans nos contrées de produits culturels nippons… Il a déjà de la chance de toucher une version Pal, me direz- vous ? Et quand elles sont de qualité comme ici, que ça ne sent pas le foutage de gueule, et bien soit ! On passera sur les petits désagréments…

Alors oui, on peut râler, railler, et dire : A quand un Musou inspiré de Dr Slump ? Courant 2018, si l’agenda le permet… Plus sérieusement…

Espérons juste que les développeurs et éditeurs ne feront pas l’adaptation de trop, ce qui dessert à chaque fois tous les partis. Ce Berserk montre que la balance idéale entre contenu et richesse de gameplay doit être un poil ajustée, afin de ne pas lasser ou décevoir sur la durée…

BERSERK and the Band of the Hawk "Engagez-vous, qu'ils disaient"

« Engagez-vous, qu’ils disaient »

Points positifs

  • Une histoire et des personnages mis en scène avec maîtrise
  • Visuellement très abouti
  • Cinématiques très réussies
  • Sentiment de surpuissance (Mouaahahahaha !)
  • Du sang du sang du sang (ou pas de sang, à définir dans les options)

Points négatifs

  • Répétitif et donc lassant
  • Parfois brouillon (voire carrément bordélique !)
  • Sous-titres anglais seulement
  • Hormis le mode histoire, rien de folichon
BERSERK and the Band of the Hawk Il s'en trouvera pour dire qu'il n'y a pas assez de sang...

Il s’en trouvera pour dire qu’il n’y a pas assez de sang…

Conclusion 14/20

Un bon défouloir, où on pourra s’affranchir des petites subtilités qu’offre le gameplay, tant enchaîner les combos machinalement suffit à la progression. Il faudra aller chercher le challenge dans le dernier mode de difficulté. Berserk and the Band of the Hawk offre une rejouabilité mince comparée à d’autres softs similaires. Le gros intérêt de ce jeu réside dans son histoire : les phases de gameplay relèvent presque du prétexte au début du jeu, mais restent plaisantes, pour qui cherche à se débrancher le cerveau lors de frénésies meurtrières. Et effectivement, les sensations sont bonnes, voire très bonnes ; mais on tournera trop vite en rond, et ce malgré les différents persos jouables. Un titre à réserver aux inconditionnels du genre, ou aux fans de Berserk. Je vois mal quelqu’un d’autre investir plein pot sur ce jeu sans le regretter. Mais les plus exigeants de ces deux publics risquent aussi de trouver à redire…

Article rédigé par Echap

BERSERK and the Band of the Hawk On est d'accord, l'expression "frénésie meurtrière" n'est pas excessive.

On est d’accord, l’expression « frénésie meurtrière » n’est pas excessive.