Dragon Ball en 2025 : pourquoi l’univers d’Akira Toriyama ne s’essouffle jamais ?

Dragon Ball en 2025 : pourquoi l’univers d’Akira Toriyama ne s’essouffle jamais ?

Un Kamehameha générationnel : la saga comme rite de passage

Quand on pense à l’univers de Dragon Ball, les images affluent comme un flux d’énergie : Goku et sa chevelure dorée, Vegeta les bras croisés, un tournoi d’arts martiaux sous tension. Pour beaucoup, Dragon Ball n’est pas juste une œuvre. C’est un repère. Une initiation. Un passage de témoin entre générations. Et en 2025, alors que son créateur, Akira Toriyama, nous a quittés récemment, la saga continue pourtant de briller. Pourquoi ? Comment expliquer cette longévité sans équivalent dans la pop culture japonaise ?

Le succès de Dragon Ball repose sur un double héritage. D’abord, celui de la shônen energy, cette montée en puissance narrative et symbolique qui fait des combats un outil de croissance personnelle. Ensuite, celui d’un humour burlesque et absurde, hérité des premiers tomes de *Dr Slump*, qui continue de colorer même les arcs les plus dramatiques. Cette combinaison singulière fait de Dragon Ball un univers aussi accessible que culte, aussi drôle que puissant. Et ça, aucun reboot ou spin-off ne l’a encore dénaturé.

Le manga : une œuvre-mère toujours canonique

Le manga original d’Akira Toriyama, publié entre 1984 et 1995 dans *Weekly Shonen Jump*, reste le socle fondateur. Et sa lecture, près de 40 ans plus tard, conserve une fluidité, une inventivité visuelle et un sens du rythme rarement égalés. À une époque où le manga se surdétaille ou multiplie les cliffhangers, *Dragon Ball* reste d’une efficacité chirurgicale. Une case, un coup. Une page, une émotion. Et une narration qui refuse l’exposition inutile.

En 2025, l’intégrale *Perfect Edition* continue de se vendre dans de nombreux pays. Les éditions *Color* ou *Ultimate* sont devenues des objets de collection. Et même chez les plus jeunes lecteurs, la magie opère. C’est simple : Dragon Ball n’a pas besoin d’être dépoussiéré. Il suffit de l’ouvrir, et la machine repart.

Édition collector Dragon Ball Perfect Edition chez Glénat

Dragon Ball Super : entre prolongement et contradictions

La suite officielle, *Dragon Ball Super*, a toujours suscité des débats. D’un côté, elle prolonge avec générosité les thématiques chères à Toriyama : dépassement de soi, humour potache, panthéon cosmique, rivalité fraternelle. De l’autre, elle souffre d’incohérences, de power creep incontrôlé et parfois d’une animation inégale dans son adaptation animée.

Le manga *Super*, co-écrit par Toyotaro avec une supervision plus ou moins distante de Toriyama, alterne le bon (l’arc Granolah, la résurrection de Freezer) et le très oubliable. En 2025, le manga poursuit son avancée, introduisant de nouveaux ennemis et gimmicks visuels. Mais la question demeure : est-ce toujours Dragon Ball ? Ou une imitation qui tourne en rond ?

Dragon Ball Super - couverture tome manga 2023 France

Des films événementiels pour maintenir l’aura

Depuis *Battle of Gods*, Toei Animation a transformé chaque nouveau film Dragon Ball en événement. *Broly*, *Super Hero*, et prochainement *Dragon Ball Daima* sont pensés comme des ponts entre générations. En salles, on retrouve autant des trentenaires nostalgiques que des enfants habillés en Gotenks. Ce phénomène est rare, voire unique.

*Super Hero* a notamment surpris par son choix de se centrer sur Piccolo et Gohan, reléguant Goku et Vegeta en arrière-plan. Un pari osé, salué par certains, critiqué par d’autres. Mais surtout, un signe que Dragon Ball peut encore surprendre… à condition d’oser décentrer son regard.

Affiche du film Dragon Ball Super: Super Hero - 2022 Toei

Dragon Ball Daima : l’ultime clin d’œil de Toriyama

L’annonce de *Dragon Ball Daima*, série animée prévue pour 2025 et chapeautée par Toriyama lui-même avant son décès, a été un électrochoc. Goku et ses amis redeviennent enfants, dans une aventure inédite aux accents de *Dragon Ball GT*. Une boucle bouclée ? Une ultime blague de l’auteur ?

Visuellement très aboutie, avec un chara-design rafraîchissant, *Daima* intrigue. Pour certains fans, c’est une hérésie. Pour d’autres, une occasion de renouer avec l’esprit originel, farceur et décomplexé, du tout premier Dragon Ball. Quoi qu’il en soit, la série est très attendue. Elle incarne à elle seule cette étrange dualité : Dragon Ball ne cesse de renaître… en revenant à ses débuts.

Le jeu vidéo : un relais générationnel inépuisable

Impossible de parler de Dragon Ball sans évoquer ses adaptations vidéoludiques. *Budokai Tenkaichi*, *Xenoverse*, *Kakarot*, *FighterZ*… Tous les grands noms du jeu de baston ont été marqués par Goku et sa clique. Et chaque génération a eu son jeu Dragon Ball « référence ».

En 2025, c’est l’annonce de *Budokai Tenkaichi 4* qui fait trembler les manettes. Attendu comme le messie par des millions de fans, il promet un retour à la formule explosive des arènes ouvertes, avec plus de 150 personnages jouables. Le gameplay semble affiné, les graphismes dignes d’un anime 4K. Si le jeu tient ses promesses, il pourrait bien devenir la nouvelle référence… et un parfait point d’entrée pour les plus jeunes.

Une icône de la pop culture mondiale

En France comme au Japon, aux États-Unis comme au Brésil, Dragon Ball fait figure d’icône transgénérationnelle. On retrouve Goku sur des t-shirts Uniqlo, des montres Casio, des collaborations Adidas, des statues haut de gamme. Dans les conventions, les cosplays Super Saiyan ne prennent jamais la poussière. Et sur YouTube, les théories autour de Bardock, de Cell Max ou de la fusion Gogeta restent en top tendance.

Mais ce n’est pas qu’une marque. C’est une émotion. Celle du dépassement de soi. Du pardon. De la camaraderie. De l’échec. Toriyama, sans en faire une morale appuyée, a toujours placé ses héros face à eux-mêmes. Et c’est peut-être ça, le vrai secret : Dragon Ball parle de devenir quelqu’un de meilleur. Pas invincible. Juste meilleur.

Conclusion : une fin sans fin ?

En 2025, la question se pose : faut-il laisser Dragon Ball reposer en paix ? Ou continuer à le faire évoluer, au risque de le trahir ? La mort d’Akira Toriyama a bouleversé le fandom mondial. Mais elle n’a pas figé son œuvre. Car une chose est sûre : tant qu’il y aura des enfants qui lèveront les bras pour un Genki Dama imaginaire, Dragon Ball vivra.

Notre verdict final

Note : 88%

Dragon Ball, en 2025, n’est pas seulement vivant : il est plus que jamais universel. Entre héritage et renouveau, humour et puissance, l’univers de Toriyama continue d’évoluer… sans perdre son âme.