Seul, seul ou pas vraiment seul ?
Laissez-moi vous ôter immédiatement d’un doute, Matt Damon est bel et bien seul sur Mars. Oui, je sais ça peut prêter à confusion, en voyant la planète Mars associée au réalisateur Ridley Scott on ne peut que s’imaginer des scénarios de folies avec un nouvelle race d’aliens ou que sais-je encore… j’étais comme vous au début j’y croyais, mais non. Ici pas de grosses bébêtes, pas de sang, pas de capteur de mouvement, la science fiction se limite donc au voyage dans l’espace et à la planète rouge.
La seconde question que l’on peut donc se poser est la suivante : un film de 2h30 qui parle d’un homme qui se retrouve seul dans un monde inconnu constitué uniquement de poussières et de cratères, on risque pas de s’ennuyer un peu ?
La réponse est non, même si à la fin on est bien content que ça se termine, le film dans sa globalité parvient à nous captiver du début à la fin. Le réalisateur ne se fixe pas uniquement sur l’astronaute échoué sur Mars, il alterne les séquences avec le travail de la NASA sur Terre qui tente de mettre en place une mission de sauvetage tout en préservant son image auprès du grand public. La première grande mission de Matt Damon sera de se rationner et de trouver un moyen de cultiver sur une planète hostile afin de tenir plusieurs années jusqu’à l’arrivée de ses sauveurs. Puis, il devra entrer en contact avec la NASA, bien évidemment tout ne se passera pas comme prévu et c’est sur fond de Disco et de patates au Ketchup que notre aventurier planchera sur différents problèmes.
Au casting, on retrouve une pléiade d’acteurs talentueux en commençant par l’équipage du vaisseau commandé par la ravissante Jessica Chastain, on peut également compter sur l’humour de Michael Peña pour apporter une touche de comédie au film, on retrouve également Kate Mara que vous avez pu voir dans l’immonde reboot des 4 fantastique ainsi que Aksel Hennie, un acteur norvégien trop méconnu du grand public. Sur terre, le casting reste convainquant même s’il faudra une bonne heure pour que le rôle de Jeff Daniels paraisse crédible, passer de Harry (Dumb & Dumber) à directeur de la NASA il fallait oser.
Bien évidemment, Matt Damon colle parfaitement à son rôle et livre une prestation correcte. On appréciera également la présence de Sean Bean qui possède bien toute sa tête ainsi que Chiwetel Ejiofor. La nouvelle génération est également représentée avec Donald Glover et Mackenzie Davis au centre de commandes. Un casting donc très varié qui permet aussi de ne pas sombrer dans la lassitude.
On reprochera tout de même au film un manque cruel d’ambition sur l’aspect émotionnel voulant se la jouer un peu trop léger et comique. On ne demande pas forcément de faire dans le larmoyant mais la détresse est à peine palpable tout comme la culpabilité, la responsabilité… Dommage. Mars est également sous-utilisé, à part quelques plans le réalisateur n’insiste pas réellement sur sa beauté ou sa dangerosité ce qui rend le film presque dans l’aventure et non dans la science fiction.