Persona 5, le J-RPG made in Atlus est disponible depuis le 4 avril 2017, sur Ps4 et Ps3. Édité par Deep Silver dans nos contrées et développé chez Atlus, c’est le sixième opus de la saga, sans compter tous les spin-off et jeux mobiles. Après également de nombreux épisodes animés et mangas, la franchise s’offre ce titre très attendu par sa communauté, séduite par l’originalité de cet univers si spécial. Au programme : un groupe d’étudiants du lycée Shujin, les Phantom Thieves luttant contre des « démons » dans un Tokyo moderne. Let’s rock !
Le Jeu de rôle est à la fête ! Dernier gros titre en date sur playstation 3 et 4 : Persona 5 !
Une histoire singulière et prenante pour Persona 5
Vous êtes aux commandes d’un jeune homme, que vous baptiserez comme bon vous semble. Pour un an, il intègre un nouveau foyer, une nouvelle école, car il a désormais un casier judiciaire, pour avoir apporté son aide à quelqu’un en détresse… Sous couvert d’une vie d’étudiant normale, et avec l’aide de ses nouveaux amis, notre héros va entreprendre de faire changer certains individus, en leur dérobant leur coeur, dans un monde parallèle où sont matérialisés les mauvais penchants, les désirs refoulés et autres travers. On appelle ces endroits des « Palaces ». Les Phanton Thieves (nom de votre groupe de voleurs au grand coeur), en dérobant le trésor que renferment ces fameux Palaces, conduisent leur propriétaires sur le chemin de la rédemption. La pureté d’adolescents parés de bonnes intentions dans un monde d’adultes corrompus… Original, et alléchant, sur le papier, n’est-ce pas ? Et si le postulat de départ peut sembler naïf et juvénile, il n’empêche que Persona 5 s’aborde avec maturité et recul. Suicide, Art, sexe, célébrité… Toujours politiquement correct et accessible, mais aussi capable de traiter de sujets sérieux.
Persona 5 : Un univers très particulier
Si l’histoire est assez singulière, sur la forme, Persona 5 est encore plus barré. Très coloré, mais en même temps assez sombre ; la direction artistique fait oublier les rares faiblesses techniques. Un petit coté kitsh amplement assumé, un petit coté « chic » également, et une grosse inspiration du coté des Comics. Persona 5 ose le pathétique, et ça lui réussit… Les costumes, ainsi que l’apparence de certaines créatures sont vraiment grotesques et sympathiques, d’autres sont en revanche assez stylés…
Le tout ne manque ni de charme, ni de créativité. L’interface est soignée, l’ambiance hypnotisante. La musique, signée Shoji Meguro (qui a composé pour Maken X, Persona 3, Persona 4) est très spéciale aussi, mais efficace. Parfois un coté Pop/Variet, qui, en temps normal, m’aurait hérissé le poil… Mais ici, ça colle parfaitement à ce Tokyo moderne, « branchouille »… Parfois Acid-jazz, parfois des chants d’opéra, parfois une petite musique de suspense à l’américaine… La bande son est variée et très réussie dans l’ensemble.
Les fans retrouveront avec bonheur Igor et la Velvet Room. Sans trop rentrer dans les détails, sachez que cette zone onirique vous permettra entre autres de gérer vos Personas. Nous reviendrons sur l’utilisation de ces derniers, mais sachez que les Personas sont des êtres de l’ombre, que vous pouvez « emprisonner » dans votre masque, afin de bénéficier de leurs pouvoirs.
Un environnement cohérent et addictif
Les rues de Tokyo nous paraissent vivantes ; elles grouillent de cravateux harassés courbés sous le poids d’une vie d’esclave, pendant que le mégaphone du métro crache plus qu’il n’informe… La vision de la société est teintée d’une ironie bienveillante, d’un regard lucide et amusé. Une bonne touche de second degré, d’ironie, d’auto-dérision, qui fait plaisir.
Les sensations de jeu et les thèmes abordés sont aussi assez uniques : vous devrez composer avec votre casier judiciaire, découvrant la méfiance condescendante des « gens comilfo », vous crachant à la gueule sans savoir de quoi il retourne… Vous vous perdrez dans le métro…, chercherez des petits boulots dans le journal, pourrez aller manger des ramen avec vos potes… Alors dit comme ça, évidemment, cela peut sembler inintéressant… Et bien ça ne l’est pas. Tout est maîtrisé, dosé, et même quand il s’agit de coller à sa routine d’étudiant, le joueur est toujours plus ou moins tenu en haleine, l’ambiance étant légère, atypique, bonenfant et accueillante.
Gérer votre temps, prendre des décisions, dialoguer, puis partir explorer de dangereux Donjons… Un mélange d’expérience qui se fondent en une aventure riche, vaste, prenante.
Malheureusement, vous devrez vous contenter de la langue de Shakespeare pour les sous-titres. Les voix jap sont elles disponibles en dlc gratuit.
Un gameplay intéressant et diversifié
Aucun doute, dans le fond et dans la forme, Persona 5 se veut profond, cohérent, immersif. Entre le TPS, l’aventure sociale et le visual-novel, ce J-RPG a beaucoup à nous offrir. On accrochera ou pas, mais nul doute que le soft est ambitieux.
Vous alternerez entre l’organisation de votre planning, les relations sociales (aller au ciné, ou faire le cobaye en clinique…), l’exploration de Donjons et les combats assez classiques au tour par tour… Le juste équilibre a-t-il été trouvé dans tout ça ? Et bien plutôt oui…
L’exploration de Persona 5
Vous aurez plusieurs zones urbaines à découvrir : de l’école au quartier de Shibuya ; des boutiques, des restaurants, des manèges… Vous pourrez visiter à votre gré, mais devrez être vigilant à respecter votre calendrier. L’accomplissement de certaines actions devront être réalisées avant une date limite, au risque de devoir recommencer à votre parfois lointaine dernière sauvegarde…
Dans les Donjons, les phases de recherche sont différentes : les Palaces, sortes de subconscients matérialisés, ou encore le Mementos, assimilable à l’inconscient collectif, où tous les désirs refoulés s’expriment pleinement, seront jonchés eux d’adversaires, de trésors, d’énigmes… Et est-il nécessaire de préciser que ces endroits sont également bien moins accueillants et chaleureux que le monde réel.
Les relations sociales dans Persona 5
Entre deux interros orales de culture générale en cours, vous pourrez ramener un peu d’argent grâce à des petits boulots alimentaires ; vous êtes assez libre, mais devez sélectionner scrupuleusement vos activités, et respecter votre planning. On est souvent dans l’urgence, à déplorer les jours qui passent ! Tendez l’oreille au gré de vos pérégrinations dans la ville, afin d’entendre les dernières rumeurs… Louer des Dvds, bouquiner dans le métro… Cela peut sembler anodin, mais l’immersion est là, et toutes les petits évènements du quotidien renforcent l’authenticité de cette vie d’étudiants à la double vie. Chaque action aura son intérêt.
Vous ferez peu à peu grimper la notoriété des « Phantom Thieves », votre groupe de vengeurs masqués ! Vous choisirez avec quels membres de votre entourage vous souhaitez entretenir des échanges privilégiés, avec certains avantages à la clé. Dans tous les cas, vous vivrez une belle aventure portée par des personnages attachants. Une mention spéciale pour Morgana, votre compagnon permanent. Sous l’apparence d’un chat un peu excentrique, il distillera de précieux conseils tout au long de votre périple.
Persona 5 jouit d’une vraie profondeur, et on pense notamment à Shenmue. Cette crédibilité, cette semi-liberté extrêmement bien fichue, qui peut vous happer des dizaines d’heures sans lasser.
Développer les liens avec votre entourage permettra de débloquer des aptitudes, et aura un impact sur votre utilisation des Personas. Vous aurez à faire avec un arbre de compétences atypique : maîtrise, gentillesse, charme, connaissance, courage… Choisissez judicieusement ce que vous approfondirez…
L’infiltration dans Persona 5
Dans les Donjons, l’infiltration est aussi de la partie. La maniabilité est d’ailleurs parfois un peu foireuse ; dans les endroits exigus, le système de couverture étant un peu raide, vous vous retrouvez pris en embuscade, alors que cela aurait du être l’inverse… Éviter de se faire repérer, se faufiler, prendre par surprise… Une jauge d’alerte vous forcera à réfléchir à vos approches, on ne peut pas faire n’importe quoi dans Persona…
Persona 5 : Les combats
Le gameplay lors des combats s’avère riche et bien pensé. Outre le très bon rendu visuel et la qualité des effets, vous aurez le loisir d’utiliser vos armes de mêlée, ou vos armes longue portée, ou encore vos Personas. Vous pouvez également donner des ordres (analyser ou s’enfuir), ou mettre en garde un de vos personnages.
Le Rush Mode vous permettra, en pressant la touche Options d’ordonner à vos personnages d’effectuer uniquement des attaques de mêlée. Les affrontements sont ainsi accélérés et du coup assez expéditifs, et si vous préférez uniquement suivre l’histoire ou ne pas perdre de temps avec un adversaire lambda, c’est une bonne feature, très pratique et appréciable. Ne comptez cependant pas faire tout le jeu comme ça, certains passages nécessitent toute votre attention.
Cela dit, même s’ils sont un peu répétitifs sur le long terme, les combats sont très dynamiques et toujours rythmés par une mise en scène ou des mécaniques ingénieuses. Par exemple, lorsque vous affaiblissez suffisamment un adversaire, vous pouvez alors engager un dialogue avec lui : vous pourrez ainsi lui soutirer un objet, de l’argent, ou mieux, le « capturer », pour qu’il rejoigne vos Personas… Et si vous n’êtes pas d’humeur causante, libre à vous d’effectuer une All-out Attack : une attaque devastatrice avec tous les membres de votre crew d’étudiants masqués… Parfois encore, l’affrontement vire à la prise d’otage, vous devrez ainsi négocier pour récupérer votre équipier…
Les Personas, dont l’aide sera très précieuse, apporte un coté « attrapez les tous » grisant et assez poussé. Vous pourrez fusionner ces fameux Persona dans la Velvet Room, et définir leurs attaques. Les bonnes associations vous feront bénéficier de bonus.
Que ce soit dans les Palaces ou dans le Mementos, vous ne pourrez sauvegarder que ponctuellement, dans les Safe Room disséminées ça et là. Et vous devrez parfois recommencer certaines sections plusieurs fois, tant certains passages s’avèrent ardus. Les Boss sont généralement assez épiques… Persona 5 offre un certain challenge, qui poussera à faire du leveling, et à bien réfléchir avant d’agir mais qu’importe, tant que le charme de l’univers opère… Quand on pense en plus aux dizaines d’heures qu’il vous faudra pour terminer une première fois l’aventure, on peut vraiment dire que Persona 5 fait dans le qualitatif ET le quantitatif…
Le jeu est solo uniquement, il est cependant possible de suivre l’activité des autres joueurs en ligne. Toujours sympathique…
Les points positifs de Persona 5
- Narration maîtrisée et prenante
- Semi-liberté dans le Tokyo moderne grisante
- Combats intéressants
- Univers spécial mais envoûtant
- Durée de vie très conséquente !
Les points négatifs de Persona 5
- Maniabilité perfectible en infiltration.
- Pas de français…
- Système de sauvegarde parfois casse ******** !
Conclusion Persona 5 : 17/20
Encore une grande leçon du savoir-faire nippon. Persona 5 est un très bon jeu. La réalisation est impeccable, la durée de vie tinanesque. Long, prenant, voire passionant, nul doute que les fans de la première heure comme les nouveaux venus risquent de trouver ce Persona 5 fort à leur goût. Reste qu’il faut tout de même maîtriser un minimum l’anglais, car les dialogues sont nombreux même si le niveau de langue n’est pas insurmontable. Si quelques petits défauts viennent ça et là nous faire pester, il n’empêche que cet opus est une franche réussite, qui va vous river à votre console Sony pendant un bon moment…
article rédigé par Echap